Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fer de hache. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hache. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hache. Vue en angleImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 2 > Sous-opération F > Lot 7 > Numéro de catalogue 40

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fer de hache a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé à l'occupation de la première habitation à l'époque de Samuel de Champlain entre 1608 et 1624.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fer de hache est fabriqué en Europe, probablement en France ou en Espagne vers le début du XVIIe siècle. Complet, l'outil en fer forgé est garni d'un taillant arrondi en acier qui est atteint par la corrosion à quelques endroits. Le fer de hache est doté d'un oeil de forme ovale qui est légèrement déformé. Le sommet du fer est plat et droit, alors que la base est inclinée vers le taillant.

La grande majorité des haches des XVIe et XVIIe siècles sont produites dans la baie de Biscaye (golfe de Gascogne), et particulièrement à Bayonne, en France. Les forgerons de Bayonne fabriquent principalement des haches de grand et de petit format. Les têtes sont normalement emballées dans des textiles enduits de braie, un goudron extrait du pin rouge, afin de protéger le fer contre l'eau et l'humidité. Un poinçon semble visible sur le fer, ce qui est commun sur les fers de hache de cette période. Le poinçon à trois marques disposées en triangle indiquerait qu'il s'agit d'une hache de gros format, soit une grosse hache pesant de cinq à six livres selon les documents anciens du XVIIe siècle. Toutefois, le fer actuel pèse un peu plus de trois livres anglaises (3,6 lb), ce qui en fait une hache de format moyen.

La hache est un outil muni d'un manche en bois qui est essentiellement utilisé pour couper, fendre et équarrir le bois. En Nouvelle-France, la hache peut également servir de monnaie d'échange avec les Autochtones. La forme aplatie et légèrement déformée de la partie antérieure de l'oeil du fer de hache pourrait être le résultat de l'utilisation d'un objet lourd, telle une masse, pour frapper l'oeil alors que le fer était emmanché. Ceci pourrait être compatible avec des coups donnés sur le fer afin de fendre des rondins de bois.

Le fer de hache, mis au jour entre 1975 et 1976 sur le site de la première habitation de Québec, est associé à la période d'occupation de la première habitation par Champlain entre 1608 et 1624. Ce premier établissement français permanent en Amérique du Nord est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié par les frères Kirke en 1632. Quelques autres fers de hache similaires ont été retrouvés sur le site.

Des fers de hache et des coins à fendre fabriqués à partir de ces outils ont été mis au jour sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis à Québec, dans un contexte daté de la même époque.

RÉFÉRENCES

GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part I The Biscayan Axe ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no IV (2012), p. 6-18.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part II French Colonial-made Axes ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no V (2012), p. 6-15.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
LAPOINTE, Camille. Les outils de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 91. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. 123 p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
PICARD, François-Dominique. Le magasin du Roy ou seconde habitation de Champlain, rapport de fouilles archéologiques, Place-Royale, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1976. 94 p.