Laboratoire d'archéologie du Québec
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Alène. Côté AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Alène. Côté BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Alène. Détail entailles, côté AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Alène. Détail entailles, côté BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 10 > Sous-opération A > Lot 61 > Numéro de catalogue 7

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'alène a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car sa découverte sur le site du fort Abénakis, associée aux autres artéfacts retrouvés dans la même fosse et aux alentours, indique qu'il s'y trouvait une zone de travail et de production artisanale. Elle a également été choisie parce qu'il s'agit d'un objet utilitaire fabriqué par les W8banakiak (Abénaquis) de la région d'Odanak qui témoigne de leurs activités quotidiennes.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'alène est fabriquée en Amérique du Nord par les W8banakiak (Abénaquis) de la région d'Odanak. L'outil est façonné à partir de la pointe d'un andouiller, ou bois de cervidé. Un gros coup de couteau est donné pour créer une grosse entaille, puis la pointe est cassée. La pointe est ensuite taillée et polie afin de lui donner la forme voulue.

L'alène est un outil servant à percer des trous, principalement dans des matières animales souples telles que le cuir. Elle peut cependant être utilisée à l'occasion pour percer des matériaux plus durs comme la corne ou la coquille.

L'alène est mise au jour en 2014 sur le site du fort Abénakis, à Odanak. Elle est retrouvée dans une fosse avec plusieurs autres artéfacts datant de la période de contact avec les Européens et du XVIIIe siècle. Selon les artéfacts retrouvés dans la fosse et aux alentours, ce secteur du site du fort Abénakis pourrait être associé à une zone de travail et de production artisanale.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

L'alène est exposée au Musée des Abénakis dans le quadrilatère historique d'Odanak.

RÉFÉRENCES

DALLAIRE-FORTIER, Coralie et Geneviève TREYVAUD. Fouilles archéologiques sur la rivière Saint-François 2014 : « Tagwa8ganek, La Pointe du Moulin CaFe-9 » et « Le village fortifié des Abénakis d'Odanak CaFe-7 ». Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCC/Société historique d'Odanak/Conseil des Abénakis d'Odanak/Grand Conseil de la Nation Waban-Aki, 2016. 78 p.