Laboratoire d'archéologie du Québec
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Masse métallique. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Masse métallique. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEw-1 > Opération 5 > Sous-opération G > Lot 15 > Numéro de catalogue 18

Contexte(s) archéologique(s)

Baraque
Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La masse métallique a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la fabrication d'objets divers en plomb, telles des munitions d'armes à feu, en contexte militaire au XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La masse métallique est faite de plomb provenant vraisemblablement de France, et est probablement fabriquée en Nouvelle-France à partir de plomb fondu et coulé à plat. La masse est de forme irrégulière et aplatie, elle présente une surface inégale et bosselée. Une fois formée, la masse peut ensuite être refondue pour fabriquer d'autres objets métalliques, comme des munitions d'armes à feu.

La masse métallique peut être chauffée dans des contenants en fonte, tels que des marmites, et placés directement sur le feu. Le plomb liquide est alors versé dans de petits moules à balles sphériques, ressemblant à une paire de pinces. Lorsque le plomb est refroidi et durci, le moule est ouvert, laissant sortir des balles rondes et portant des traces de moules et des chemins de coulée. Les balles sont ensuite limées, aplaties ou cassées si elles sont trop longues. La masse métallique est vraisemblablement transportée par des militaires du fort Jacques-Cartier, à la chasse ou lors de batailles, afin de pouvoir la faire fondre et fabriquer des munitions.

Le fort Jacques-Cartier est construit à la fin du mois de septembre 1759, suivant la chute de la ville de Québec. Ce fort sert de lieu d'hivernement pour les troupes françaises, ainsi que de base pour des expéditions de reconnaissance dans les environs de Québec afin de déterminer les positions des troupes britanniques ennemies et ainsi nuire aux préparatifs de leur campagne militaire suivante. Le site sert également de centre stratégique pour les préparatifs d'une contre-attaque sur la ville de Québec prévue au printemps 1760 et connue sous le nom de la bataille de Sainte-Foy. Malgré la victoire française, la ville n'est pas reprise, et les troupes retournent au fort Jacques-Cartier avant d'être dispersées sur d'autres fronts. Seule une garnison demeure au fort, jusqu'à la capitulation de Montréal en septembre 1760. Les Français sont alors évacués par les troupes britanniques victorieuses.

La masse métallique a été mise au jour en 2004 sur le site du fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé. Elle a été découverte dans le secteur nord du fort, dans la zone des baraques, là où logeaient les militaires.

RÉFÉRENCES

SANTERRE, Simon. Histoire et archéologie du fort Jacques-Cartier : 1759, 1760, son rôle dans la défense de la colonie après la prise de Québec. Université Laval, 2008. 212 p.
SANTERRE, Simon. Le fort Jacques-Cartier, l'un des derniers bastions de la résistance française en Amérique du Nord. Résultats de l'intervention archéologique de 2004 (CeEw-1). Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 2005. 134 p.