La masquette a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un objet d'art réalisé par les populations dorsétiennes (2 500 à 800 ans avant aujourd'hui).

La masquette est associée au Dorsétien récent (1 500 à 800 ans avant aujourd'hui). L'objet, représentant vraisemblablement une tête humaine schématisée, consiste en une plaquette en ivoire de morse sur laquelle est gravée une série de trous. Ces derniers pourraient représenter des yeux, des narines, une bouche dans la partie inférieure ainsi que des oreilles incisées vis-à-vis des narines. Des lignes obliques et horizontales sont également incisées sur la surface de l'objet, et un trou de suspension est pratiqué dans la partie supérieure de la masquette.

La masquette est un objet d'art qui pourrait être lié à la spiritualité dorsétienne. L'objet étant percé d'un trou de suspension, il est également possible qu'il serve de pendentif. Des masques incisés très similaires à celui-ci ont été trouvés sur de nombreux sites dorsétiens, présentant des dimensions, un style d'exécution ainsi que des éléments décoratifs très semblables. Il est généralement admis que les lignes obliques et horizontales incisées sur la surface des masques, couramment appelées « x-ray », représenteraient des tatouages. Cette hypothèse est supportée par des récits ethnographiques donnés par des Inuits modernes qui semblent indiquer un comportement rituel commun dans les systèmes de croyances chamaniques.

La masquette est mise au jour en 2009 sur le site KcFs-2, situé sur une île à l'extrémité nord du groupe d'îles Nuvuk, au nord-est de la baie d'Hudson, près du village d'Ivujivik.