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La bouteille ou flacon fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit de l'un des rares contenants de céramique provenant du site Cartier-Roberval (CeEu-4) dont la forme est identifiable avec certitude. De plus, cet objet témoigne des manières de table raffinées des occupants du site Cartier-Roberval (CeEu-4).

La bouteille ou flacon est fabriqué au cours de la première moitié du XVIe siècle en France, dans la région des Hauts-de-France (anciennement Beauvaisis, région historique au nord de Paris). Cet objet, incomplet, est constitué de 24 fragments composant une partie du col court et étroit, de l'épaule tombante, du corps à panse globulaire et du fond plat. Un étranglement est visible à la jonction du fond et du corps. Le matériau utilisé pour façonner le contenant est du grès de Beauvaisis, une argile grossière et très dense de couleur chamois ponctuée de quelques grains noirs. La surface extérieure, tachée de suie, est de couleur inégale, passant du chamois foncé au gris. La surface intérieure est couverte d'un enduit verdâtre altéré par des traces de bouillonnures.

La bouteille ou flacon appartient à un ensemble de céramiques qui provient de la côte atlantique française, ce qui concorde avec les ports d'où les bateaux de Cartier et de Roberval ont appareillé vers les rives du Nouveau-Monde. L'objet est importé en Amérique du Nord et utilisé entre 1541 et 1543. Au XVIe siècle, la bouteille ou flacon est un contenant utilisé pour le service ou la conservation des boissons.

Les fragments de la bouteille ou flacon sont mis au jour en 2008 sur le site Cartier-Roberval (CeEu-4), dans le secteur du fort d'en haut, qui est occupé de 1541 à 1543 par les troupes de Jacques Cartier et celles de Jean-François de La Rocque de Roberval. Le site se trouve au sommet du promontoire de Cap-Rouge, à Québec. L'objet est restauré l'année suivante par le Centre de conservation du Québec (CCQ), et 22 des fragments sont recollés.

Malgré l'absence d'analyses archéométriques, les liens de ces fragments avec le nord de la France ne laissent que peu de doutes. En effet, l'examen visuel des tessons ainsi que leur comparaison avec d'autres spécimens provenant de sites de la région des Hauts-de-France (anciennement Beauvaisis, région historique au nord de Paris) ont révélé de grandes similitudes. Ainsi, la bouteille ou flacon provient vraisemblablement de la côte atlantique française, ce qui concorde avec les ports d'où les bateaux de Cartier et de Roberval ont appareillé vers les rives du Nouveau-Monde.