Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perle. Vue à l'horizontaleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DbEi-5 > Opération 4 > Sous-opération R > Lot 5 > Numéro de catalogue 8

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce que la présence de la perle de verre sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave pourrait indiquer que les Basques avaient des contacts avec des Autochtones locaux et qu'ils faisaient la traite avec ces derniers.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La perle est utilisée sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. De petite taille et de forme ovale, elle est faite en verre opaque blanc. Elle mesure 0,57 cm de longueur et a un diamètre maximal de 0,26 cm en son centre.

La perle de verre est trouvée en 1993 dans la couche d'occupation d'un grand bâtiment construit sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave et utilisé par les chasseurs de baleine basques vers la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Ce bâtiment, recouvert de tuiles et probablement doté d'une cheminée, était situé à proximité d'un four à double foyer. Il se peut qu'il ait été détruit par un feu après son abandon. Puisque l'incendie semble avoir touché toute la pointe du site, il est possible, quoique moins probable, qu'il s'agisse d'un feu de forêt plutôt que de l'incendie du bâtiment seulement. Le bâtiment a abrité un foyer culinaire et un petit aménagement de pierres qui pourrait avoir supporté une enclume, destinée au travail de forge.

De nombreux tessons appartenant à une marmite à pâte chamois à fond plat, décorée de bandes appliquées portant un motif de losanges, sont trouvés dans le bâtiment ainsi qu'un tesson de marmite à fond plat à pâte rouge. Il y a également plusieurs outils, dont une vrille de tonnelier et un ciseau, probablement utilisé pour le calfatage des navires, de nombreux éclats de briquet en silex et des fragments de pierres à aiguiser. Sont également mis au jour une grande balle pour un mousquet ou une autre arme à feu de grand calibre utilisée à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, un petit couteau fragmentaire, des chevrotines, vraisemblablement utilisées pour la chasse, ainsi que des chemins de coulée témoignant de la fabrication de munitions sur place.

La perle de verre sert à embellir un vêtement ou un accessoire sur lequel elle est cousue, et est souvent associée à de la broderie. En contexte nord-américain de la période de contact, elle sert d'article d'échange entre les Européens et les groupes autochtones. Sa présence dans la couche d'occupation d'un bâtiment associé à la présence basque pourrait signifier que les Basques de l'anse à la Cave s'adonnaient à des activités de traite avec les Autochtones. Ce type de perle a déjà été trouvé dans des contextes de contact sur d'autres sites archéologiques et il a été proposé qu'il y en ait dans des contextes du début du XVIIe siècle, situés entre 1600 et 1630. Cette datation n'est pas incompatible avec le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave, où la présence des chasseurs de baleine basques semble se situer au tournant du XVIIe siècle, soit entre 1580 et 1630.

RÉFÉRENCES

LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques à l'anse à la Cave, Bon-Désir, municipalité de Bergeronnes, 1993. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MRC de la Haute-Côte-Nord, 1994. 73 p.
LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques du site historique de Bon-Désir, DbEi-5, 1989. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval/CÉLAT, 1990. 46 p.
PLOURDE, Michel, dir., Érik LANGEVIN et Alison MCGAIN. Recherches archéologiques dans l'aire de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent en l'an 2000. Cap-de-Bon-Désir (109G), Pointe-à-John 2 (DbEj-22), Fours basques (DbEi-5) et Baie-Sainte-Marguerite (DbEl-10). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-Topo/Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, 2001. 133 p.
RURALYS. Le site basque de l'anse à la Cave, Haute-Côte-Nord (DbEi-5). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture, des Communications de la Condition féminine du Québec, 2008. 72 p.