Laboratoire d'archéologie du Québec
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Écuelle. Vue généraleImage
Photo : 0, © Ministère de la Culture et des Communications
Écuelle. DessusImage
Photo : 0, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EiBi-10 > Opération 2 > Sous-opération P > Lot 5 > Numéro de catalogue 4

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'écuelle en majolique hispano-mauresque fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle constitue un bon marqueur temporel et culturel. Grâce à la fin subite de la production de ce type d'écuelle à Muel au début du XVIIe siècle, ces fragments de céramique offrent une datation relativement précise. En conséquence, elle permet aussi de raffiner la datation d'autres objets retrouvés dans le même contexte. Elle peut également témoigner d'une présence basque ou espagnole sur un site, comme à l'île du Petit Mécatina.

En outre, la bonne intégrité de l'écuelle permet d'observer le décor ornant l'intérieur de l'objet.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'écuelle en majolique espagnole est typique de la production de Muel, village potier espagnol situé à proximité de Saragosse, en Aragon. De tradition hispano-mauresque, sa production peut être datée de la période allant du deuxième tiers du XVIe siècle à 1610. Les potiers de Muel étaient des Morisques, un groupe ethnique descendant des anciens conquérants musulmans de l'Espagne, christianisés après la reconquête du territoire espagnol en 1492. L'année 1610 marque l'année de leur expulsion de l'Aragon par la couronne espagnole, menant à l'abandon du village de Muel et à la fin subite de cette tradition potière vieille de plusieurs siècles. Cet événement historique fournit aux archéologues un marqueur de datation exceptionnellement précis lors de la découverte d'une céramique de Muel.

L'écuelle a vraisemblablement voyagé à l'île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec à bord d'un baleinier ou d'un bateau de pêche basque. Elle faisait probablement partie des effets personnels de l'un des membres de l'équipage. Perdue ou jetée par son propriétaire lors de son séjour sur le lieu de pêche de Middle Bay, l'écuelle présente aujourd'hui un émail écaillé. Elle a été trouvée à l'été 1985 dans les couches de construction et d'occupation d'un bâtiment utilisé par des pêcheurs basques. Elle est en exposition au Centre d'interprétation de Middle Bay.

RÉFÉRENCES

ALVARO ZAMORA, María Isabel. Cerámica aragonesa. Vol. 2. Zaragoza, Ibercaja, 2002. 255 p.
MCGAIN, Alison et Françoise NEILLON. La station baleinière basque de la baie du Milieu, recherche archéologique 1987 sur le site EiBi-10. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Municipalité de Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, 1987. 69 p.
MYLES, Virginia. « Majolique espagnole des sites subaquatique et terrestre ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 120-130.
NEILLON, Françoise. Intervention archéologique sur les sites historiques des Cinq Lieues et de la baie du Milieu, Basse-Côte-Nord, été 1985. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Municipalité de Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, 1986. 43 p.