Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de jarre à olives. Face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de jarre à olives. Face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de jarre à olives. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de jarre à olives. Recollage temporaire, face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de jarre à olives. Recollage temporaire, face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 6567

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Ces fragments de jarre à olives font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils sont bien conservés et qu'ils témoignent, par comparaison avec une autre jarre trouvée sur le site, de la variété des formats pour ce type de contenant.

En outre, les fragments de jarre ont été trouvés en contexte stratifié et sont associés à des artéfacts de l'occupation basque ancienne.

La jarre a aussi été sélectionnée à des fins d'analyse. Les résultats pourraient clarifier la question de la provenance précise de l'objet.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La jarre à olives ibérique est fabriquée dans le sud de l'Espagne, dans la région de Séville en Andalousie. Des jarres de forme très similaire sont aussi produites au Portugal. La pâte utilisée pour la fabrication de ces jarres est très grossière et très poreuse, sa couleur orangée présentant parfois un centre gris. Elle renferme de grandes inclusions minérales et un peu de mica. De forme ovoïde avec une base pointue arrondie, leur fabrication doit se faire en deux temps afin de pouvoir assembler les deux extrémités. Le col et l'ouverture en forme de beignet sont probablement ajoutés à la jarre une fois le corps et sa base montés sur le tour. L'exécution demeure néanmoins rapide, car les sillons de fabrication restent imprimés sur la pâte et la finition se résume à un lissage sommaire.

Issue d'une longue tradition trouvant ses racines dans les amphores méditerranéennes de l'époque gréco-romaine, la fabrication des jarres à olives s'étend du début du XVIe au XIXe siècle. De toute évidence, la forme de ce type de contenant et de son ouverture connaît plusieurs changements durant cette période de quatre siècles. Dès le début du XVIe siècle, ces jarres sont conçues afin de répondre aux besoins des colonies espagnoles. Elles servent alors essentiellement à l'entreposage et au transport maritime d'une grande variété de denrées liquides et solides comme le vin, l'huile d'olive, le vinaigre, le miel, les câpres, les noix, les amandes, les fèves ou les pois chiches. D'autres produits y sont également transportés, tels le goudron ou la poudre à canon. Par ailleurs, ces jarres conviennent parfaitement aux conditions de transport difficiles sur les navires et leur usage se répand largement dans les colonies espagnoles. La forme de la présente jarre est quant à elle précisément associée au transport de l'huile d'olive. Elle a sans doute été apportée à l'île du Petit Mécatina pendant l'occupation du site par les Basques entre 1560 et 1620 environ.
La surface extérieure du corps, feuilletée et irrégulière, est très abîmée. Une tache noirâtre est visible sur le haut du corps, près de l'épaule. De plus, les conditions subaquatiques ont entraîné une décoloration de la paroi extérieure.

Ces jarres sont généralement associées à des contextes archéologiques datant entre 1560 et 1800. À l'île du Petit Mécatina, la présence d'autres objets céramiques anciens associés aux fragments de jarre à olives, notamment la majolique en provenance de Muel, permet d'obtenir une datation plus précise du contexte archéologique dans lequel ils ont été trouvés. Celui-ci se situerait entre 1560 et 1620.

RÉFÉRENCES

AVERY, George E. Pots as Packaging: The Spanish Olive Jar and Andalusian Transatlantic Commercial Activity, 16th-18th Centuries. University of Florida, 1997. 332 p.
DEAGAN, Kathleen. Artifacts of the Spanish Colonies of Florida and the Caribbean, 1500-1800. Volume 1: Ceramics, Glassware, and Beads. Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, 1987. 222 p.
FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2014. 126 p.
FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2012. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Petit Mecatina and Little Canso Island. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2013. 50 p.
FITZHUGH, William W., Anja HERZOG, Brenna MCLEOD et Sophia PERDIKARIS. « Ship to Shore: Inuit, Early Europeans, and Maritime Landscapes in the Northern Gulf of St. Lawrence ». FORD, Ben, dir. The Archaeology of Maritime Landscapes (When the Land Meets the Sea). New York, Springer, 2011, p. 99-128.
GOGGIN, John M. The Spanish Olive Jar : An Introductory Study. Yale University Publications in Anthropology, 62. New Haven, Department of Anthropology, Yale University, 1960. 40 p.
MARKEN, Mitchell W. Pottery from Spanish Shipwrecks, 1500-1800. Gainesville, University Press of Florida, 1994. 264 p.