Laboratoire d'archéologie du Québec
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Compas. Face AImage
Photo : Émilie Deschênes 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Compas. Face BImage
Photo : Émilie Deschênes 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Compas. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Compas. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 2001 > Sous-opération X > Lot 1 > Numéro de catalogue 4

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le compas fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il est associé à l'épave du navire « Elizabeth and Mary » (1690).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce compas à pointes sèches est en laiton. Il possède deux branches d'égale longueur jointes par un rivet qui leur sert d'axe de pivot. À mi-distance entre les deux extrémités, les branches forment des arcs pour assurer une meilleure préhension. Lorsqu'elles sont rabattues en position fermée, elles forment un cercle. Les pointes des branches sont manquantes. Il semble que de nombreux compas à cette époque avaient des pointes en acier. Or, le séjour prolongé en mer a probablement attaqué cet acier au point de le faire disparaître complètement.

Le compas est un instrument de navigation utilisé pour faire le point, c'est-à-dire indiquer la position du navire sur une carte, pour marquer la distance parcourue ou à parcourir et pour déterminer la direction à suivre. Le compas à pointes sèches est utilisé depuis l'Antiquité en géométrie et en architecture.

L'origine de la fabrication du laiton vient de l'Orient et les plus anciennes évidences archéologiques connues viennent de Chine et datent du Ve millénaire avant notre ère. Son emploi dans le domaine de la navigation date de la même époque et, comme de nombreux autres instruments de navigation fabriqués en laiton, son usage se répand à l'époque des grandes découvertes des XVe et XVIe siècles.

C'est grâce aux croisades que les Européens ont découvert cet alliage et les instruments de navigation mis au point par les Arabes. L'utilisation du laiton pour la fabrication des outils de navigation se répand également au même moment. À l'époque des grandes découvertes, les compas, sextants, astrolabes et autres sont principalement faits de laiton. Le laiton est un alliage non magnétique, dur, résistant à l'oxydation et facilement façonnable, ce qui en fait un matériau parfaitement adapté pour la fabrication d'outils scientifiques, tout particulièrement dans le domaine de la navigation.

Ce compas est découvert en 2001 sur le site de l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord. Ce siège, entrepris en octobre par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec de la flotte anglaise.

Il existe dans la collection du « Elizabeth and Mary » seulement deux compas à pointes sèches de modèle différent. Le compas fait partie de l'instrumentation de base de tout navire qui s'aventure en haute mer.