Laboratoire d'archéologie du Québec
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Chaîne de perles. Vue à l'horizontale, côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chaîne de perles. Vue à l'horizontale, côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chaîne de perles. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CfEu-7 > Opération 1 > Sous-opération K > Lot 5

Contexte(s) archéologique(s)

Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La chaîne de perles fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est l'un des rares objets archéologiques montrant une perle de verre en contexte d'utilisation. Elle est en excellent état de conservation et provient d'une occupation bien datée (1699-1799). Elle représente un type d'objet et d'utilisation des perles autres que l'échange au Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La chaîne de perles se compose d'une perle de verre noire opaque avec des lignes de verre blanc opaque et d'une perle en matière organique, certainement de l'os, montées sur des clous de cuivre.

La perle de verre de type IIj (typologie de Kidd et Kidd de 1972) qui la compose est fabriquée en Europe selon la technique de l'étirement. Cette technique nécessite la présence de deux personnes. Une première personne prend une bulle de verre à l'aide d'une canne munie d'un trou en son milieu. La bulle est soufflée et elle peut être trempée dans du verre fondu pour augmenter son volume ou pour lui ajouter d'autres couleurs. Une deuxième personne met une tige de fer à l'autre extrémité et les deux personnes tirent dans des directions opposées jusqu'à ce que le verre atteigne le diamètre voulu. Il est possible de torsader le tube de verre pendant l'étirement pour créer un motif. Le tube est ensuite laissé à refroidir totalement avant d'être coupé en plusieurs morceaux pour obtenir des perles.

Il est aussi possible d'utiliser des moules ou de façonner les perles sur du marbre quand elles ne sont pas encore refroidies. Pour obtenir les formes ovale et ronde, le trou des perles est rempli de sable et de charbon de bois moulu. Placées dans un récipient métallique, les perles sont chauffées en les secouant. Elles sont ensuite nettoyées et polies dans un sac de son. Cette technique, bien qu'artisanale, permet de fabriquer plusieurs centaines de perles par jour.

Cette chaîne a pu être confectionnée en Europe. Elle a également pu être fabriquée au Québec avec une perle de verre importée d'Europe. La perle en matière organique est caractéristique des perles réalisées par les populations autochtones. La chaîne fait partie de la parure à la fois des Européens et des Autochtones qui vivent au Québec. Elle a pu être utilisée pour un collier, un bracelet, des boucles d'oreille ou autre.

Cette chaîne a été mise au jour en 2002 lors de fouilles réalisées sur le site de la maison Tsawenhohi, à Wendake, dans le remblai à la surface de la maison. La couche archéologique est datée entre 1699 et 1799.

RÉFÉRENCES

FISET, Richard. Fouille archéologique dans la maison Tsawenhohi (CfEu-7). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Conseil de la Nation huronne-wendat, 2003. 84 p.
KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.