Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de pipe à tuyau amovible. Côté gaucheImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pipe à tuyau amovible. Côté proximalImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pipe à tuyau amovible. Côté distalImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pipe à tuyau amovible. DessusImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 10 > Sous-opération B > Lot 26 > Numéro de catalogue 718

Contexte(s) archéologique(s)

Fort

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de pipe à tuyau amovible fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il a été trouvé sur le site du fort de Ville-Marie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce fragment de pipe à tuyau amovible est une partie d'un objet façonné dans un bloc d'argile, puis cuit. L'objet en terre cuite grossière, de couleur chamois, constitue la base de la pipe. Une pipe de ce modèle se compose d'une seule partie, le fourneau étant indifférencié de la base. Cette dernière est de plan carré et s'évase vers le haut. Le tuyau est amovible et taillé dans un autre matériau, comme le bois.

La pipe à tuyau amovible, appelée calumet à l'époque de la Nouvelle-France, sert à la consommation du tabac par inhalation de la fumée. Cette pipe a probablement été cassée et jetée en cours d'utilisation. De fait, le fourneau doit être frappé sur une surface dure, après chaque utilisation, afin de le vider du tabac consumé qu'il renferme, ce qui peut fragiliser l'objet avec le temps.

La pipe à tuyau amovible et la consommation de tabac sont des emprunts à la civilisation autochtone de l'Amérique du Nord. À l'époque, la pipe à tuyau amovible convient parfaitement aux voyageurs chargés d'aller quérir les fourrures sur le territoire autochtone, comme les coureurs des bois. En effet, elle est peu coûteuse, légère et peu encombrante, donc aisément transportable. La pipe peut être suspendue au cou au moyen d'une cordelette. Il ne reste ensuite qu'à tailler un tuyau creux en bois pour l'utiliser.

Le fragment a été mis au jour en 2009 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. Le contexte archéologique de l'objet semble postérieur à 1665, mais il demeure possible qu'il ait été utilisé à l'époque du fort. En effet, il se peut que cette pipe ait été fumée sur place par l'un des habitants du fort de Ville-Marie, soit un civil ou un militaire.

Ce fragment pourrait constituer l'un des plus anciens exemplaires de pipe à fourneau amovible en terre cuite découverts à ce jour. La pipe s'apparente au type Latreille, qui apparaît à la fin du XVIIe siècle. Ce type constitue le plus ancien modèle de calumet canadien et le plus récurrent dans la vallée du Saint-Laurent. En plus du fourneau carré en forme de tourelle, ce type de pipe présente une forme générale qui se termine graduellement en pointe à la base, souvent avec un court col pouvant marquer la séparation entre le fourneau et la base. Il s'agit d'une forme primitive du calumet canadien, encore très proche de la pipe autochtone vasiforme, dont elle est directement issue. Cette sorte de pipe autochtone est en usage à la fin de la préhistoire (XVe siècle) et au début de la période de contact avec les Européens (XVIe siècle).

RÉFÉRENCES

BÉLANGER, Christian et Brad LOEWEN. Fouilles archéologiques dans l'îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités 2009. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ/Ville de Montréal/Pointe-à-Callière/Université de Montréal, 2010. 51 p.
TREMBLAY, Roland. « Objets de fabrication ou d'influence amérindienne ». Ethnoscop inc. Interventions archéologiques dans le cadre du programme de réfection et de développement d'infrastructures d'aqueduc et d'égout. Rues Saint-Joseph et Bellerive, noyau villageois du Vieux-Pointe-aux-Trembles (BjFi-16), 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal, 2015, s.p.