Laboratoire d'archéologie du Québec
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Chopine de pompe à eau. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chopine de pompe à eau. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chopine de pompe à eau. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 8 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 23

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La chopine de pompe à eau fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle constitue une pièce de rechange à bord du navire « Elizabeth and Mary ». L'absence d'un trou en son sommet, nécessaire pour y fixer le clapet de la pompe, indiquerait qu'elle n'a pas été utilisée.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La chopine de pompe à eau, fabriquée avant 1690, fait partie de l'équipement du transport nautique. Elle est une composante de la pompe du navire qui permet d'évacuer l'eau de la cale vers le pont du navire. L'objet de bois est un cylindre creux percé de deux trous servant à y fixer la quincaillerie.

Les pompes à eau consistent en un tuyau de bois, généralement de l'orme, déposé en fond de cale près de la quille. L'eau s'accumule dans l'archipompe, un compartiment construit autour du pied de pompe. La pompe prend l'eau de la cale et la rejette directement sur le pont ou dans un tuyau d'évacuation. À la base du tuyau de la pompe se trouve une crépine en plomb, elle aussi entaillée sur les côtés de sa base pour laisser passer l'eau. L'intérieur du tube comprend des pièces mobiles, la chopine et la heuse, agissant comme des pistons. La chopine est munie d'un clapet. Quand elle descend, l'eau traverse le cylindre; quand elle remonte, l'eau est tirée vers le haut et sort du tube.

Les pompes font partie du gréement courant des navires et sont essentielles, surtout sur les navires de bois, pour évacuer l'eau qui s'infiltre dans le navire. Malgré le calfatage des navires et l'usage de goudron ou de poix pour étanchéifier la coque des navires de bois, les navires ne sont jamais parfaitement étanches. D'ordinaire, la cale comporte plusieurs pompes actionnées manuellement depuis le pont pour évacuer l'eau. Puisque les chopines et les heuses brisent régulièrement, des pièces neuves, prévues comme pièces de rechange, se retrouvent toujours à bord des navires. L'absence d'un trou au sommet de cette chopine de pompe à eau, nécessaire pour y fixer le clapet de la pompe, indiquerait qu'elle n'a pas été utilisée.

Cette chopine de pompe à eau a été découverte en 1996 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

RÉFÉRENCES

BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.
BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.