Laboratoire d'archéologie du Québec
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Monnaie. Avers.Image
Photo : Alain Vandal 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-96 > Opération 1 > Sous-opération G > Lot 19 > Numéro de catalogue 420

Contexte(s) archéologique(s)

Chapelle

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

militaire
religieuse
domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La monnaie fait partie de la collection archéologique de référence du Québec en raison de sa rareté. En effet, les monnaies de type « quinzain aux 8 L » sont plutôt rares dans les collections archéologiques québécoises et celles qui s'y trouvent sont généralement en mauvais état de conservation.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette monnaie en billon est vraisemblablement fabriquée en France durant le XVIe siècle, contremarquée en 1640, puis refrappée en 1693 sous le règne de Louis XIV (1638-1715). Fils de Louis XIII (1601-1643), Louis XIV monte sur le trône de France et de Navarre en 1643 à l'âge de cinq ans et devient le monarque au plus long règne de l'histoire de France.

Mesurant 2,3 cm de diamètre, la pièce affiche à l'avers une croix formée de quatre groupes de deux « L » adossés ainsi qu'une contremarque formée d'une fleur de lis dans un cartouche ovale. Cette face comprend aussi la lettre « H », qui correspond à la lettre d'un atelier de la ville de La Rochelle. Le revers présente l'écu de France.

La monnaie est une pièce de métal généralement de forme circulaire, frappée sur l'avers et le revers d'une empreinte propre à l'autorité qui l'émet. Elle est utilisée comme moyen d'échange et de paiement.

La contremarque que porte cette pièce sur l'une de ses faces est issue de la réformation monétaire décrétée en juin 1640 par ordonnance du roi Louis XIII (1601-1643). Formée d'une fleur de lis dans un cartouche ovale au rebord denticulé, cette contremarque a pour but de concrétiser la hausse des cours des vieilles monnaies royales de billon émises pendant le Moyen Âge et la Renaissance afin de les remettre en circulation et d'en empêcher l'exportation. Les douzains deviennent de cette façon des quinzains, leur valeur montant à quinze deniers. Selon l'ordonnance de 1640, les détenteurs disposent de deux mois pour apporter leurs monnaies dans les différents ateliers monétaires et les faire contremarquer sous peine de confiscation. Ainsi, les pièces affichant le poinçon à la fleur de lis ne peuvent avoir circulé en Nouvelle-France avant 1641, peu importe le millésime y apparaissant.

Cette monnaie de type « quinzain aux 8 L » présente toutes les caractéristiques d'un vieux douzain de la Renaissance, avec son contour inégal et sa frappe légèrement décentrée. Elle a été refrappée en 1693, mais des éléments du motif précédent y sont toujours visibles sur l'avers.

Cet artéfact a été mis au jour en 1997 sur le site de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Montréal. Deux monnaies de ce type, sans date lisible et très usées, ont également été mises au jour sur le site de place Royale, dans le Vieux-Montréal, et sur celui de la maison Le Ber-Le Moyne, dans l'arrondissement de Lachine.

RÉFÉRENCES

CIANI, Louis. Les monnaies royales françaises de Hugues Capet à Louis XVI : avec indication de leur valeur actuelle. Paris, 1926. 502 p.
Groupe de recherches en histoire du Québec et Société d'archéomatique Chronogramme-Lauverbec. La chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours : inventaire et fouille archéologiques au site BjFj-96, 1996-1998 : Vieux-Montréal et faubourgs. Collection Patrimoine archéologique de Montréal, 22. Montréal, Ville de Montréal, 2003. 237 p.