Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fiole. Côté AImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fiole. Côté BImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 4 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 61

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le flacon fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il se trouvait à bord du navire « Elizabeth and Mary » lorsque celui-ci a fait naufrage en 1690.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette fiole en verre est fabriquée en France avant 1690. De forme cylindrique, elle est faite de verre délicat teinté bleu-vert.

La fiole, est un petit récipient servant à conserver des liquides comme du parfum, une eau de toilette ou un médicament. Au XVIIe siècle, l'hygiène corporelle, tant chez les hommes que chez les femmes, est assez déficiente. L'eau est alors considérée comme suspecte, transportant des germes et des maladies. La toilette sèche, qui est faite le plus souvent avec un morceau de toile imbibé de vinaigre, sert essentiellement à laver le visage et les mains. Pour le reste du corps, l'application de parfum permet de dissimuler les odeurs fortes.

Cet artéfact pourrait aussi être spécifiquement une fiole à médicament. À l'époque, un large éventail de fioles sont produites en verre bleu vert français pour les besoins de la « pharmacie ». Toutes sortes de médicaments et de drogues sont alors préparées par les apothicaires. Les ingrédients qui entrent dans leur composition font partie des règnes végétal, minéral et animal, mais les plantes en constituent les ingrédients prédominants. La pharmacopée du XVIIe siècle inclut aussi de plus en plus d'ingrédients provenant de diverses parties du monde.

Cette fiole a été mise au jour en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave se situe au fond de l'anse aux Bouleaux, non loin de Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord, au Québec.

La présence d'une fiole aussi délicate à bord d'un navire dont la mission est d'aller faire la guerre peut sembler étonnante, mais plusieurs objets luxueux ou raffinés, comme des broches en argent, ont été trouvés sur le site. Certains membres d'équipage ont pu apporter des objets leur rappelant des personnes chères.

Fait inusité, la fiole a été trouvée en parfait état sous l'eau, malgré plus de trois siècles passés au fond de la mer. C'est au moment où la fiole a été remontée à la surface qu'elle s'est fragmentée. Les travaux de conservation et de restauration ont permis de stabiliser le verre et d'en recoller les fragments.

RÉFÉRENCES

BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
DUFOUR, Marie et Michèle JEAN. 1690, l'attaque de Québec... Une épave raconte. Montréal, Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2000. 78 p.
QUELLIER, Florent. « Culture matérielle et identités sociales au XVIIe siècle ». ANTOINE, Annie, dir. et Cédric MICHON, dir. Les sociétés au XVIIe siècle : Angleterre, Espagne, France. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 311-332.