Laboratoire d'archéologie du Québec
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Goulot de bouteille à boisson alcoolisée de forme « oignon ». Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Goulot de bouteille à boisson alcoolisée de forme « oignon ». Côté BImage
Photo : Joanie April-Gauthier 2013, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-61 > Opération 1 > Sous-opération L > Lot 2 > Numéro de catalogue 737

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le goulot de bouteille à boisson alcoolisée de forme « oignon » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il témoigne d'un type de bouteille créé en Angleterre à la fin du XVIIe siècle et imité ensuite dans d'autres pays d'Europe. Il s'agit probablement du dernier modèle de ce type, compte tenu de la longueur de son col.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce goulot de bouteille à boisson alcoolisée de forme « oignon » a été mis au jour sur le site de la maison Perthuis, dans le secteur de Place-Royale à Québec. L'origine exacte de l'objet est inconnue à ce jour. La forme du goulot laisse croire que la bouteille dont il faisait partie serait issue des verreries d'Angleterre, tandis que la couleur pâle du verre est un indice qu'elle pourrait avoir été produite aux Pays-Bas, où les verreries ont imité le modèle anglais dit de forme « oignon » au XVIIIe siècle. Ce type apparaît en Angleterre au début des années 1690, après le type globulaire à long col ou « shaft and globe ». Les premières bouteilles du type en « oignon » ont un col court, qui est allongé à partir des années 1710. Ce goulot pourrait donc dater de cette période.

La lèvre de ce goulot a été formée par polissage au feu. Le contenant entier avait une capacité probable de 900 ml.

Ce type de bouteille aurait servi au vieillissement du vin. Cette pratique se développe en Angleterre au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, l'île ne produisant alors plus de vin et devant importer du continent celui qu'elle consomme. L'embouteillage du vin permet non seulement d'en prolonger la durée de vie, mais il en bonifie aussi le goût. Ce type de bouteille est alors entreposé tête en bas, dans des étagères percées d'ouvertures circulaires dans lesquelles le col est inséré. Cette façon de faire permet de conserver le bouchon humide, empêchant ainsi l'air de pénétrer dans la bouteille et d'en altérer le contenu. Cette méthode de vieillissement du vin est introduite en France au tournant du XVIIIe siècle.

En plus de servir au vieillissement du vin, la bouteille est utilisée pour transporter le vin à la table depuis le cellier et pour en faire le service.

RÉFÉRENCES

BOSSCHE, Willy Van den. Antique glass bottles : their history and evolution (1500-1850). Woodbridge, Antique Collector's Club, 2001. 439 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
L'ANGLAIS, Paul. « Les latrines de la maison Perthuis à Québec. Révision de la datation du dépôt d'artefacts ». Mémoires vives: revue québécoise d'archéologie historique. Vol. 3 (1992), p. 13-18.
LAPOINTE, Camille et Richard LUEGER. Le verre et les terres cuites communes de la maison Perthuis à Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 101. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1997. 243 p.
MCNULTY, Robert H. Dutch Glass Bottles of the 17th and 18th Centuries: a Collectors Guide. Bethesda, Medici Workshop, 2004. 63 p.