Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Pot à moutarde. Vue générale, côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. Vue latérale, côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-192 > Opération 3 > Sous-opération D > Lot 3 > Numéro de catalogue 1934

Contexte(s) archéologique(s)

Cour

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot à moutarde a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit de l'un des rares pots à moutarde de Maille qui soient conservés dans les collections québécoises. Il a aussi été choisi parce qu'il est l'une des quelques faïences françaises de la fin du XVIIIe siècle à vocation commerciale qui ait été retrouvée au Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot à moutarde de Maille en faïence est fabriqué en France à la fin du XIXe siècle, puisqu'il rappelle les productions de Paris à cette époque. De plus, grâce à l'historique de l'entreprise ayant fabriqué ce pot, il est possible de déterminer une datation plus précise. En effet, Antoine-Claude Maille (avant 1742-1804) ouvre sa boutique à Paris en 1747. L'inscription se trouvant sur le pot indique que Maille est le vinaigrier officiel du roi d'Angleterre. Or, ce n'est qu'en 1830 qu'il obtient ce titre, et comme le roi décède en 1837 et qu'il est remplacé par la reine Victoria, ce pot serait donc fabriqué entre 1830 et 1837.

Ce pot contient à l'origine de la moutarde de Maille, un condiment réalisé à base de graine de sénevé broyée. Le pot est alors obturé à l'aide d'un bouchon de liège paraffiné, puis scellé au moyen d'une mince couche de cire à cacheter sur laquelle le fabricant appose son sceau. Une inscription indique la nature du produit qu'il contient et le nom du fabricant.

L'artéfact est mis au jour dans la cour de la maison Paradis, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique datant de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Appartenant d'abord aux Jésuites, le terrain est acquis par Philippe Gautier de Comporté (1641-1687) en 1683. Ce dernier y fait construire deux corps de logis. Lourdement abimés lors de la Conquête, ils sont vendus au marchand Joseph Paradis (1732-1802) qui y érige une maison entre 1763 et 1768. Elle change ensuite périodiquement de propriétaire et de vocation, avant d'être acquise par le ministère des Affaires culturelles peu avant 1970 dans le cadre du projet de Place-Royale. Elle est restaurée en 1991 pour retrouver son apparence de la fin du XVIIIe siècle.

RÉFÉRENCES

AUGER, Réginald, Caroline GIRARD, Laetitia MÉTREAU et Jean ROSEN. « Pour une typologie stylistique chrono-thématique des faïences françaises retrouvées dans les anciennes colonies d'Amérique (XVIIe-XVIIIe s.) ». Canadian journal of archaeology / Journal canadien d'archéologie. Vol. 40, no 2 (2016), p. 268-296.
BERVIN, George, Céline CLOUTIER et Yves LAFRAMBOISE. La fonction commerciale à Place-Royale 1760-1820. Patrimoine, série Dossiers, 73. Québec, Publications du Québec, 1991. s.p.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.