Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pot à conserve. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à conserve. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à conserve. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à conserve. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à conserve. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-7 > Opération 6B > Couche stratigraphique 4 > Numéro de catalogue 159

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation, maison
Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot à conserve a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de l'utilisation d'une céramique raffinée pour la conservation et l'entreposage de produits alimentaires au XVIIIe siècle au Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot à conserve en grès fin salin blanc est tourné au tour à potier entre 1720 et 1780 en Angleterre, possiblement dans le Staffordshire. Ce type de grès est développé en Angleterre au début du XVIIIe siècle et est produit massivement de 1720 à 1780. Le grès salin blanc tente d'imiter la porcelaine chinoise afin de répondre à une demande grandissante d'objets de luxe d'influence orientale. Les potiers cherchent ainsi à reproduire la dureté, la blancheur et le raffinement des parois de la porcelaine chinoise, puisque le secret de sa translucidité n'est alors pas encore élucidé. Ce type de grès surclasse la production de faïence anglaise au milieu du XVIIIe siècle. Le grès salin blanc est très en vogue en Europe entre 1740 et 1760 environ et est abondamment exporté en Amérique du Nord de 1740 à 1780, jusqu'à ce que de nouvelles tendances ou de nouvelles versions améliorées du matériau provoquent sa décadence vers 1780. Conséquemment, la demande diminue, cédant ainsi le pas au « creamware », une version améliorée du « cream-coloured earthenware ».

Le petit pot à conserve est un contenant servant à l'entreposage et à la conservation de nourriture ou d'aliments. Les petits pots renferment souvent des confitures et des gelées, très prisées à l'heure du dessert. Un étranglement ou une rainure sous le rebord permet de fixer, à l'aide d'une ficelle, un papier gras ou un tissu qui en protège le contenu. Toutefois, à l'instar des bols, les pots en grès salin blanc sont multifonctionnels, et peuvent être réutilisés pour une autre fonction. Il ne faut donc pas écarter la possibilité que le pot soit utilisé comme vaisselle de table.

Le pot à conserve est mis au jour en 1974 dans les latrines de la maison Guillaume-Estèbe, située sur la rue Saint-Pierre dans l'arrondissement historique de Place-Royale, dans la Ville de Québec. Il s'agit d'une ancienne demeure urbaine bourgeoise érigée vers 1752 par Guillaume Estèbe (1701-vers 1779). Cette imposante résidence en pierre est de plan rectangulaire à deux étages et demi. Lors du bombardement qui mène à la prise de Québec par les troupes britanniques en 1759, la maison Guillaume-Estèbe est épargnée. Par la suite, elle connait plusieurs propriétaires. En 1818, une succursale de la première Banque canadienne, la Banque de Montréal, est ouverte dans le bâtiment. En 1838, la maison est convertie en espace à bureaux. La maison Guillaume-Estèbe conserve cette fonction jusqu'à son acquisition par la Commission des monuments historiques en 1959. La maison Guillaume-Estèbe est classée en 1960, restaurée une première fois l'année suivante, puis réaménagée lors de son intégration au musée de la Civilisation en 1987.

RÉFÉRENCES

LAPOINTE, Camille et Guy PLOURDE. Les objets domestiques en grès fin anglais de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 97. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 244 p.
LAPOINTE, Camille. Trésors et secrets de Place-Royale : aperçu de la collection archéologique. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1998. 217 p.
POULIN, Christian. Inventaire archéologique, îlot 15 : BjFj-59/15A (317, rue Saint-Paul) et BjFj-60/15B (320, rue Notre-Dame), Montréal. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal, 1990. 64 p.