Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de jarre à olives. Face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de jarre à olives. Face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de jarre à olives. Tesson de l'épaule d'une jarre. Vue avantImage
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DbEi-5 > Opération 2 > Sous-opération C > Lot 9 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Four

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de jarre à olives fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il est trouvé sur le site archéologique classé des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave et que le tesson est associé à un des fours du site, probablement utilisé par les frères Darragory durant leur tentative d'établir une exploitation baleinière dans l'estuaire du Saint-Laurent entre 1733 et 1760 environ.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de jarre à olives appartient à un contenant servant à entreposer et à transporter des denrées liquides ou solides. Il s'agit d'une jarre fabriquée dans la région de Séville, en Espagne, entre le milieu du XVIe et la fin du XVIIIe siècle. Elle est faite de terre cuite très grossière ibérique de couleur chamois rosâtre. Le seul tesson retrouvé est un grand fragment d'épaule de forme très arrondie. La jarre n'est pas décorée, mais sa paroi extérieure et, dans une moindre mesure, sa paroi intérieure sont blanchâtres dû à une décoloration durant la cuisson ou à son séjour dans le sol.

La jarre à olives ibérique est fabriquée dans le sud de l'Espagne, dans la région de Séville, en Andalousie. Des jarres de forme très similaire sont aussi produites au Portugal. Issue d'une longue tradition qui trouve ses racines dans les amphores méditerranéennes du temps gréco-romain, leur fabrication peut être datée entre le début du XVIe et le XIXe siècle. Durant cette période de quatre siècles, la forme des jarres et de leurs ouvertures a connu plusieurs changements. Dès le début du XVIe siècle. , ces jarres sont conçues pour répondre aux besoins des colonies espagnoles, et elles servent essentiellement à l'entreposage et au transport maritime d'une grande variété de denrées liquides et solides, tels le vin, l'huile d'olive, le vinaigre, le miel, les câpres, les noix, comme les amandes, les fèves, les pois chiches, etc. D'autres matériaux peuvent aussi y être transportés, comme le goudron ou même la poudre à canon. Elles conviennent parfaitement aux conditions de transport difficiles sur des navires et connaissent une très large distribution dans les colonies espagnoles en tant que contenants de marchandises. Elles y sont aussi réutilisées comme matériau de construction. Le type de jarre représenté ici semble appartenir au style intermédiaire et au type « B » de Goggin, daté entre 1560 et 1800.

La jarre à laquelle appartient le tesson d'épaule retrouvé est apportée sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave par des chasseurs de baleine basques, probablement les frères Darragory qui ont occupé ce site entre 1735 et 1739. Il est trouvé à l'intérieur d'un des foyers d'un four à triple foyer, utilisé pour extraire l'huile de la graisse de baleine. Des jarres à olives sont aussi découvertes sur plusieurs autres sites basques plus anciens connus, ainsi que sur quelques sites coloniaux français et anglais.

RÉFÉRENCES

AVERY, George E. Pots as Packaging: The Spanish Olive Jar and Andalusian Transatlantic Commercial Activity, 16th-18th Centuries. University of Florida, 1997. 332 p.
DEAGAN, Kathleen. Artifacts of the Spanish Colonies of Florida and the Caribbean, 1500-1800. Volume 1: Ceramics, Glassware, and Beads. Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, 1987. 222 p.
GOGGIN, John M. The Spanish Olive Jar : An Introductory Study. Yale University Publications in Anthropology, 62. New Haven, Department of Anthropology, Yale University, 1960. 40 p.
LALANDE, Dominique. « Archaeological Excavations at Bon-Désir: Basque Presence in the St. Lawrence Estuary ». Northeast Historical Archaeology. Vol. 18 (1989), p. 10-28.
LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques du site historique de Bon-Désir, DbEi-5, et bilan des activités, 1988. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval/CÉLAT, 1989. 90 p.
MARKEN, Mitchell W. Pottery from Spanish Shipwrecks, 1500-1800. Gainesville, University Press of Florida, 1994. 264 p.
PLOURDE, Michel, dir., Érik LANGEVIN et Alison MCGAIN. Recherches archéologiques dans l'aire de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent en l'an 2000. Cap-de-Bon-Désir (109G), Pointe-à-John 2 (DbEj-22), Fours basques (DbEi-5) et Baie-Sainte-Marguerite (DbEl-10). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-Topo/Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, 2001. 133 p.
RURALYS. Le site basque de l'anse à la Cave, Haute-Côte-Nord (DbEi-5). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture, des Communications de la Condition féminine du Québec, 2008. 72 p.