Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DcEs-1 > Numéro de catalogue 209
DcEs-1 > Numéro de catalogue 248

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les perles tubulaires en coquillage ont été sélectionnées pour la collection archéologique de référence du Québec, car en plus d'être des wampums (perles en coquillage), elles témoignent de la diversité des formes et des matériaux utilisés pour la fabrication de parures sur les sites à composantes autochtones.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les deux perles tubulaires sont fabriquées entre la période du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) et la période du Contact (1534 à 1760) à Chicoutimi dans un coquillage indéterminé. Cependant, puisqu'il s'agit de wampums, des perles de coquillage traditionnelles, il est probable qu'elles soient taillées dans une coquille de quahog ou de busycon. La perle blanche proviendrait ainsi de la partie pâle de ce coquillage, et la perle gris foncé d'une partie de la même couleur. Elles sont sans doute taillées grâce à une combinaison d'opérations comme la percussion ou l'entaillage pour fragmenter les coquilles, puis l'abrasion pour obtenir une forme tubulaire. Les dernières étapes consistent à perforer le trou d'enfilage, puis à polir la perle afin d'obtenir une finition soignée.

Les perles tubulaires de type « wampum » sont un élément de parure pouvant servir à divers usages, comme pour orner des vêtements, ceintures et autres accessoires ou encore pour confectionner des colliers, des bracelets et d'autres bijoux. Leur fonction est sans doute associée à d'autres usages et rôles tout aussi significatifs. Par exemple, elles peuvent servir de marqueur d'appartenance, d'offrande, ou encore d'objet d'échange. Ainsi, les perles en coquillage et les objets qu'elles ornaient pourraient avoir une fonction diplomatique ou commerciale, rôles bien documentés au début de la période historique.

Les perles tubulaires sont mises au jour entre 1962 et 1972 ou en 1982 sur le site de Chicoutimi. L'occupation préhistorique du site consiste en un campement de base estivale et un lieu de commerce où peuvent se rassembler diverses nations autochtones. Les données archéologiques permettent de proposer une occupation du site par des groupes associés à la tradition Archaïque du bouclier (6 500 à 2 000 ans avant aujourd'hui), ainsi qu'une occupation contemporaine du site par les groupes algonquiens et iroquoiens du Saint-Laurent au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Étant donné ce contexte, il est délicat d'associer une affiliation culturelle précise à ces perles en coquillage.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude. Le site de Chicoutimi. Un campement préhistorique au pays des Kakouchaks. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1985. 336 p.
DALLAIRE-FORTIER, Coralie. Une étude technologique des ornements abénakis de la période de contact et de la période historique amérindienne retrouvés sur le site archéologique d’Odanak. Université de Montréal, 2016. 134 p.
LUEGER, Richard. Le site du poste de traite de Chicoutimi, DcEs-1, sondages 1982, évaluation archéologique. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Chicoutimi, Service de l'urbanisme, 1983. 136 p.