Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DaEi-8 > Unité de fouille Puits 23N-26W > Quadrant SE > Couche stratigraphique niveau 20-30 cm

Contexte(s) archéologique(s)

Amas coquiller

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe de foëne a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemple complet et représentatif de ce type d'objet. De plus, la pièce a été choisie parce qu'elle témoigne de l'importance de la pêche comme activité de subsistance dans la région du Bas-Saint-Laurent et de la diversité des armatures barbelées.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe de foëne est fabriquée dans un ossement animal entre le Sylvicole moyen (2 400 à 1 000 ans avant aujourd'hui) et le Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) sur l'île Verte, dans la région du Bas-Saint-Laurent. L'objet entier en os est de forme longiligne. Le fût porte de fines barbelures unilatérales qui couvrent la moitié de la pièce, du centre jusqu'à la partie active.

La pointe de foëne est un composant d'arme de prédation utilisée principalement pour la pêche aux poissons et anguilles. La foëne est généralement barbelée et est fixée dans le même axe que la hampe. Cette dernière est également munie de deux fourchons latéraux de part et d'autre de la pointe de foëne, et porte ainsi une tête tridentée. Le fonctionnement de la pointe de foëne est similaire à celle des harpons : empaler et retenir le corps de l'animal capturé de manière à permettre sa récupération.

La pointe de foëne est mise au jour en 1991 sur le site Turcotte-Lévesque de l'île Verte, près de la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Ce type d'objet est relativement commun sur les sites de chasse et de pêche fréquentés par les Iroquoiens du Saint-Laurent au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui), bien qu'il ne leur soit pas exclusif. En effet, des traces matérielles et ethnographiques indiquent que d'autres groupes iroquoiens et algonquiens utilisaient la pointe de foëne. La qualité de conservation de la pièce peut s'expliquer par le fait qu'elle ait été découverte dans une concentration de coquillages, ces derniers offrant une excellente préservation de l'os en neutralisant l'acidité du sol.

L'artéfact fait partie de la plus grande collection de pointes de foëne connue de la vallée du Saint-Laurent. L'objet est conservé et exposé à la Maison des Jésuites de Sillery dans la ville de Québec.

RÉFÉRENCES

TREMBLAY, Roland et Jean Bruno VAILLANCOURT. Rapport des activités archéologiques menées sur les îles du Bas-Saint-Laurent, été 1993. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université de Montréal, Département d'anthropologie, 1994. 89 p.
TREMBLAY, Roland. Rapport des activités archéologiques menées à l'île Verte, été 1991. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MAC, 1991. 48 p.