Laboratoire d'archéologie du Québec
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Incisive de castor ouvragée. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Incisive de castor ouvragée. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BgFn-1 > Numéro de catalogue 2751
BgFn-1 > Numéro de catalogue 2777

Contexte(s) archéologique(s)

Dépotoir
Village autochtone

Région administrative

Montérégie

MRC

Le Haut-Saint-Laurent

Municipalité

Saint-Anicet

Fonction du site

domestique
agricole

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'incisive de castor ouvragée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle illustre la diversité des objets façonnés à partir de dents animales durant la période préhistorique. Cet objet a également été retenu puisque les incisives de castor ouvragées représentent l'une des catégories d'outils en os les plus communes dans les assemblages préhistoriques du Nord-Est américain.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'incisive de castor ouvragée est prélevée sur un rongeur capturé au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) dans la région de l'Outaouais, et est associée aux Iroquoiens du Saint-Laurent. Elle consiste en une incisive de castor dont l'un des bords est façonné en biseau.

Depuis des millénaires, les groupes autochtones familiers avec le territoire du castor du Canada ont su tirer profit de l'efficacité de l'incisive de ce rongeur pour travailler le bois. Naturellement résistantes et tranchantes, les incisives de castor sont parfaitement adaptées au travail de matériaux durs comme le bois, l'écorce, l'os et l'andouiller. Les incisives mandibulaires ou maxillaires de castor sont donc transformées sans trop d'effort en racloir. Il suffit d'abord d'extraire la dent de sa gaine osseuse, puis de la fendre longitudinalement. Le biseau actif est finalement façonné par raclage ou abrasion. L'outil, qui a probablement une fonction de racloir, était sans doute emmanché à l'origine et utilisé à la manière d'un couteau croche pour le travail de matières dures, comme le bois, l'écorce, voire l'andouiller.

L'incisive ouvragée est mise au jour en 2015 sur le site villageois Droulers-Tsiionhiakwatha, situé à Saint-Anicet, au sud-ouest de Salaberry-de-Valleyfield. Occupé à la fin du XVe siècle par les Iroquoiens du Saint-Laurent, le village accueille au minimum dix maisons longues, dont sept ont été mises au jour. Ce site figure d'ailleurs parmi les villages iroquoiens du Québec les plus extensivement fouillés. L'artéfact a été récupéré dans l'une des zones de rejet, le dépotoir Ouest, identifié dans l'espace villageois.

RÉFÉRENCES

BOISVERT, Marie-Ève et Christian GATES ST-PIERRE. « La transformation des matières dures d’origine animale sur le site Droulers ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Droulers-Tsiionhiakwatha : chef-lieu iroquoien de Saint-Anicet à la fin du XVe siècle. Paléo-Québec, 38. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2019, p. 263-293.