Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille à produit capillaire. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à produit capillaire. Vue de faceImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à produit capillaire. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à produit capillaire. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à produit capillaire. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à produit capillaire. Détail du goulotImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à produit capillaire. Détail de l'inscriptionImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération D > Lot 32 > Numéro de catalogue 39

Contexte(s) archéologique(s)

Religieux

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à produit capillaire a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec à l'intérieur d'une citerne ayant servi de zone de rejets domestiques. Elle a également été choisie puisqu'il s'agit d'un produit d'origine française distribué à Montréal par le pharmacien-chimiste Richard John Devins, qui s'y est établi en 1862.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à produit capillaire en verre transparent de couleur brune est fabriquée entre 1862 et 1922 à Rouen, en France. Elle est soufflée au moule en deux parties avec base séparée. Introduit vers le milieu du XIXe siècle, ce mode de fabrication permet le moulage d'inscriptions en relief sur le corps et sur le cul des récipients. Il remplace principalement l'utilisation du moule en deux parties, du moule en creux et du moule de type Ricketts. Son utilisation est généralement située entre 1850 et l'introduction de modes de fabrication mécanisés au cours des années 1920. Les inscriptions moulées en relief sur les pans latéraux de la bouteille indiquent son contenu d'origine, « Luby's for the hair », un produit capillaire développé sur la rue Vivienne à Rouen, en France.

Ce produit est utilisé pour restaurer la couleur naturelle des cheveux en éliminant les cheveux gris. Les publicités vantent le produit, qui améliore la beauté et la douceur des cheveux en les nettoyant et en éliminant les irritations et les pellicules. Il empêcherait également les cheveux de tomber en laissant un doux parfum à la chevelure. Une grande variété de produits capillaires voit le jour aux XIXe et XXe siècles. Plusieurs de ces produits peuvent être considérés comme étant des produits de beauté. D'autres produits, tels que les toniques, sont à la frontière du traitement médical. Ils sont souvent élaborés par des médecins ou des laboratoires et vendus en pharmacie. Ce produit capillaire est distribué par Richard John Devins, un pharmacien-chimiste établi au 109, rue Notre-Dame à Montréal, à partir de 1862 jusque vers 1922.

La bouteille à produit capillaire est mise au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été récupéré dans des sols se trouvant à l'intérieur d'une citerne. Celle-ci a été installée au cours de la période française afin de contenir l'eau utilisée pour la buanderie du monastère. Elle a été réparée après l'incendie de 1755, puis continue d'être utilisée tout au long du XIXe siècle. La fouille de cet épais dépôt a mis au jour une grande quantité d'objets, souvent complets, datant de la toute fin du XVIIIe siècle et du début du XXe siècle. La plupart des objets retrouvés dans la citerne semblent témoigner de son utilisation comme zone de rejets domestiques.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
La Fiducie du patrimoine culturel des Augustines. Leur histoire [En Ligne]. http://www.augustines.ca/fr/augustines
s.a. Anciennes bouteilles de médicament du Québec [En Ligne]. https://bouteillesduquebec.ca/