Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bol. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol. Vue de dessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol. Vue de dessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération C > Lot 1 > Numéro de catalogue 11

Contexte(s) archéologique(s)

Drain
Religieux

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bol a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il a été retrouvé sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Il a aussi été choisi parce qu'il est possiblement lié aux fonctions hospitalières du site.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bol en fer est laminé, moulé et émaillé au cours du XXe siècle, possiblement au Canada. Le bol est un récipient lié à la préparation, au service et à la consommation des aliments. D'après le contexte de sa découverte, celui-ci a peut-être une fonction pharmaceutique ou médicale. Une inscription imprimée dans les tons de rouge sous le bol pourrait identifier le fabricant de l'objet, la McClary Manufacturing Compagny. Cette dernière est établie à la fin du XIXe siècle à London, en Ontario, et a également une succursale à Montréal et à Vancouver. En 1927, la General Steel Wares de Toronto achète McClary's.

Entre 1880 et 1930, la vaisselle d'acier émaillé entre dans les maisonnées d'Amérique du Nord sous la forme d'objets à usage courant tels que des théières, des louches, des râpes, des pots de chambre, mais est aussi éventuellement utilisé dans la fabrication de divers objets présents dans les hôpitaux. Cette vaisselle est parfois appelée « vaisselle de granit », en référence au fini rappelant ce type de pierre. À cette époque, plusieurs entreprises offrent également un fini imitant l'agate, l'onyx, le jade, le cristal ou le corail. Ce type de vaisselle devient très populaire en raison de son bas prix, de sa qualité esthétique et de sa multitude d'articles disponibles. Parmi les finis disponibles, le fini « blanc » décoré d'une bordure noire, bleue, verte ou rouge est populaire et est très utilisé dans les hôpitaux. Cependant, la rouille présente sur le pourtour de ce bol ne permet pas de déterminer s'il était coloré à l'origine.

Ce bol est utilisé par les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Québec après 1880. Au réfectoire des hospitalières de l'Hôtel-Dieu, la vaisselle en fer émaillé succèderait à l'étain au début du XXe siècle. Plus sécuritaire que la vaisselle d'étain qui peut occasionner une intoxication alimentaire, la vaisselle de fer émaillé est également moins lourde que la fonte et moins coûteuse que le cuivre.

Le bol est mis au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de 12 arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été récupéré dans un lot correspondant à des déblais associés aux travaux de remplacement de la conduite d'égout effectués au XXe siècle, à l'endroit où étaient situées les latrines conçues et utilisées dès la construction du monastère de 1695-1698 jusqu'au XIXe siècle inclusivement. Ces latrines étaient situées à l'extrémité est de l'aile du noviciat.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
LESSARD, Michel. La nouvelle encyclopédie des antiquités du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2007. 1103 p.