Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Tuile à touraillage. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Tuile à touraillage. Face AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Tuile à touraillage. Face BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Tuile à touraillage. Vue latéraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Tuile à touraillage. Détail de l'inscriptionImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Tuile à touraillage. Vue en coupeImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Tuile à touraillage. Détail des ouvertures carréesImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-48 > Opération 7 > Sous-opération A > Lot 5

Contexte(s) archéologique(s)

Brasserie

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La tuile à touraillage a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est un témoin important des méthodes de production à la brasserie McCallum Brewery, l'un des plus importants centres de production de bière de Québec au XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tuile en terre cuite commune non vernissée serait fabriquée entre 1842 et 1870 en Angleterre par le manufacturier J B Hammill, établi à Bridgwater. La surface de la tuile, plate, est orange foncé et est perforée de trous. Ceux-ci, en groupes de vingt-cinq, forment huit colonnes et huit rangées de carrés alignés. Le patron du dessous est effectué à l'aide d'une matrice carrée comportant de petites tiges qui produisent une série d'empreintes caractérisant les perforations et un motif en surface. La mécanisation de la production à échelle industrielle débute vers 1840 en Angleterre, et le patron à vingt-cinq trous est produit à partir de 1842.

La tuile à touraillage est un matériau de recouvrement servant au séchage des céréales entrant dans la fabrication de boissons alcoolisées, dont la bière. Ces plaques perforées forment une sole, appelée touraille, construite dans une malterie sur laquelle les grains à sécher sont déposés. Le touraillage suit le trempage et la germination des céréales et précède l'étape de la mouture du grain. Cette étape fait cesser la germination et permet au malt de développer ses qualités pour la fabrication d'alcool. Le grain peut être séché à l'air libre, au moyen d'une source de chaleur artificielle comme un four, ou en combinant ces deux méthodes.

D'après les découvertes archéologiques, les surfaces de touraillage sont largement utilisées au Québec de la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il en existe plus de huit modèles, facilement identifiables par la présence de groupes de petits trous et de grosses empreintes au-dessous. Plusieurs types de tuiles peuvent se retrouver dans la composition d'une même touraille, conséquemment aux bris et aux réparations. La deuxième moitié du XIXe siècle voit apparaitre de nouvelles méthodes de séchage du malt. L'utilisation de la tuile à touraillage décline ensuite graduellement, jusqu'à son abandon définitif par la brasserie Boswell vers 1911.

La tuile à touraillage est mise au jour en 2002 dans la partie ouest du site de la brasserie McCallum, à Québec. C'est en 1840 que Duncan McCallum fait ériger une brasserie en bordure nord de la rue Saint-Paul, en face de la « St. Roch Brewery », une entreprise aussi gérée par la famille McCallum de 1813 à 1842. Après une explosion survenue en 1842 et l'incendie du quartier Saint-Roch en 1845, la brasserie McCallum est reconstruite. L'entreprise est rachetée par son frère Daniel en 1847. Initialement, les bâtiments sont disposés en forme de « U » et comprennent la brasserie, l'entrepôt pour le malt, l'atelier de tonnelier, deux tourailles et la malterie. Ce type d'aménagement autour d'une cour forme un espace intérieur presque fermé. Ce modèle sera repris par Boswell en 1852. Après 1845, plusieurs modifications sont apportées aux bâtiments, notamment les tourailles établies à l'extrémité nord de la malterie. Malgré une période de prospérité vers 1858, les dettes s'accumulent, forçant ainsi la fermeture et la saisie de la brasserie McCallum en 1875. L'élargissement de la rue Saint-Paul en 1890 entraine la démolition partielle des infrastructures reliées à la brasserie. Toutefois, les tourailles et la malterie demeurent en place. Elles sont abandonnées entre 1917 et 1923.

La tuile a été découverte dans une couche de démolition liée au démantèlement du massif du four. Il s'agit du type de tuile le plus couramment identifié lors de la fouille sur le site de la brasserie McCallum, les autres présentant des groupes de 25, 16 et 9 perforations disposées en losanges, ainsi qu'une autre de six perforations disposées en cercles.

RÉFÉRENCES

FISET, Richard. Brasseries et distilleries à Québec (1620-1900) : Profil d'archéologie industrielle. Université Laval, 2001. 538 p.
QUESNEL, Annie. Le site du Premier palais de l'intendant à Québec : rapport préliminaire de la septième campagne de fouilles (1988). Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 20. Sainte-Foy, CÉLAT, Université Laval, 1991. 219 p.
ROULEAU, Serge. Recherches archéologiques, fouilles des tourailles de la brasserie McCallum, CeEt-48, 2002. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec, 2003. 17 p.