Laboratoire d'archéologie du Québec
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Sceau à ballot. Face AImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Face BImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. DétailImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EbDo-1 > Numéro de catalogue .376

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le sceau à ballot a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif de l'occupation de la région de la Côte-Nord au XIXe siècle

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le sceau à ballot est fabriqué au XIXe siècle et provient d'Europe. L'objet en plomb comprend deux disques irréguliers aux bords rognés reliés par une bande rompue. L'avers de l'objet porte l'inscription « NTC London », une compagnie associée à la compagnie du Nord-Ouest. Sur le revers se trouvent différentes rayures dont trois d'entre elles forment un « N ».

Le sceau à ballot est un objet utilisé pour sceller l'emballage d'un lot de marchandises, certifier que celles-ci ont été examinées et approuvées et assurer au destinataire que l'emballage n'a pas été ouvert durant le transport. L'estampe ou la gravure d'un sceau peut identifier le fabricant ou le commerçant, indiquer le type ou la taille de la marchandise, ou encore certifier de la qualité du produit. Un peu comme les marques visibles sur les ustensiles d'argent d'époque, les sceaux confirment, à propos d'un ballot de tissu ou d'étoffe, que sa longueur, son armature et sa couleur répondent aux normes, ou bien que le fabricant a acquitté ses impôts. La pratique de fixer un sceau sur les ballots d'étoffe est née au Moyen Âge, alors que les gouvernements et les guildes d'Europe tentent d'instaurer des normes de qualité minimales pour les biens de consommation. La découverte de tels sceaux en Amérique du Nord dans les postes de traite de fourrure témoigne d'ailleurs de la rapidité avec laquelle les Autochtones ont adopté les textiles européens.

Le sceau à ballot a probablement été mis au jour entre 1964 et 1968 sur le site du Vieux-Poste de Sept-Îles, qui est situé sur une terrasse surplombant l'estuaire de la rivière du Poste. Le poste est fondé vers 1676-1679, alors que les commerçants Jacques de Lalande, Marie Laurence, Denis Guyon et Louis Jolliet concentrent leurs activités de chasse, de pêche et de traite dans ce secteur. L'établissement est pillé et détruit à deux reprises en 1690 et 1720 par des pirates anglais. En 1733, le poste de traite des fourrures est officiellement intégré au réseau des postes du Domaine du roi. Détruit de nouveau en 1746, il est reconstruit après la Conquête en 1760 et rattaché à la Couronne britannique selon un système de gestion semblable. Occupé de façon irrégulière par une vingtaine de concessionnaires sur une période d'environ 160 ans, le site du Vieux-Poste est abandonné au début des années 1840, lorsque la Compagnie de la Baie d'Hudson en devient propriétaire. Le poste est fermé en 1859 et rouvert, sous une autre forme et dans un autre secteur, en 1870.

Ce site a fait l'objet de fouilles et de collectes de surface entre 1964 et 1968. Ces dernières ont permis de récupérer une importante collection témoignant des périodes de gestion française et anglaise de cet établissement. Il s'agit également d'un lieu traditionnel de rassemblement pour les Innus.

RÉFÉRENCES

LAPOINTE, Camille. « Poste de traite ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 458-459.