Laboratoire d'archéologie du Québec
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Sceau à ballot. Face AImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Face BImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Détail 1Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Détail 2Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EaDo-1 > Opération 43M > Sous-opération 900X > Lot 2 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le sceau à ballot a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il provient de l'épave du Corossol et témoigne des activités commerciales ayant cours entre la France et la Nouvelle-France dans la région de la Côte-Nord au XVIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le sceau à ballot est fabriqué avant 1693. L'objet en plomb comprend deux faces presque circulaires. Le recto est orné d'un castor surmonté d'un soleil, et une inscription en partie lisible, « INE SERVA*SRY », ceint cette image. Au verso, un blason comprend trois fleurs de lys ainsi que le mot « Canada ». Le blason semble être surmonté d'une couronne, mais cette partie du sceau est endommagée.

Le sceau à ballot est un objet utilisé pour sceller l'emballage d'un lot de marchandises, certifier que celles-ci ont été examinées et approuvées et assurer au destinataire que l'emballage n'a pas été ouvert durant le transport. L'estampe ou la gravure d'un sceau peut identifier le fabricant ou le commerçant, indiquer le type ou la taille de la marchandise, ou encore attester de la qualité du produit. Un peu comme les marques visibles sur les ustensiles d'argent d'époque, les sceaux confirment, à propos d'un ballot de tissu ou d'étoffe, que sa longueur, son armature et sa couleur répondent aux normes, ou bien que le fabricant a acquitté ses impôts. La pratique de fixer un sceau sur les ballots d'étoffe est née au Moyen Âge, alors que les gouvernements et les guildes d'Europe tentent d'instaurer des normes de qualité minimales pour les biens de consommation. La découverte de tels sceaux en Amérique du Nord dans les postes de traite de fourrure témoigne d'ailleurs de la rapidité avec laquelle les Autochtones ont adopté les textiles européens.

Le sceau à ballot est mis au jour en 1990 sur le site de l'épave du Corossol, qui se trouve à environ six mètres de profondeur dans une baie située entre l'île Manowin et l'île du Corossol, près de la municipalité de Sept-Îles sur la Côte-Nord. L'épave du Corossol est le vestige d'un vaisseau de guerre du roi de France qui fait partie de la flotte devant assurer le transport et la sécurité des passagers et des marchandises, dont des pelleteries, entre la France et la Nouvelle-France à la fin du XVIIe siècle. Il s'agit d'une pinasse de la Marine française construite en Hollande et ayant fait naufrage lors d'une tempête en novembre 1693. Le fond rocheux du site, la glace et l'exposition aux vents forts et aux vagues ont fait disparaitre toute trace de la coque en bois, des voiles et des cordages. Le site est constitué de huit canons, d'une soixantaine de boulets et de quelques objets en métal épars. L'épave est découverte de manière fortuite en 1990 par un plongeur récréatif. Des reconnaissances effectuées par le Service d'archéologie subaquatique de Parcs Canada ont lieu en juin 1991, puis en septembre 1994, auxquelles s'ajoute une surveillance en 1995. Principalement de nature militaire, la grande majorité du matériel contenu dans des concrétions est composée de boulets de canon, de sceaux de ballots de fourrure en plomb et de grenades à main.

Élément(s) associé(s)