Laboratoire d'archéologie du Québec
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Batte-feu. Côté AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Batte-feu. Côté BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DcEs-1 > Numéro de catalogue 1278

Contexte(s) archéologique(s)

Indéterminé

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le batte-feu a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des objets en usage dans les postes de traite. Il a également été choisi parce qu'il peut témoigner des échanges commerciaux avec les Autochtones.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le batte-feu est probablement fabriqué en France et date de la fin du XVIIe¿siècle ou du début du siècle suivant. Fabriqué en acier et à l'image d'un anneau, l'objet se compose d'une tige plate de forme oblongue munie en son centre d'une large ouverture pour y passer les doigts. Avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

Le batte-feu est un outil utilisé pour allumer un feu. En le frappant contre une pierre de silex, il crée des étincelles servant à embraser un morceau d'amadou. Il est l'ancêtre du briquet. Le batte-feu est couramment utilisé dans les postes de traite comme objet domestique ainsi que comme objet de traite avec les Autochtones. Ce batte-feu est l'un des deux types de batte-feu disponibles au cours de la période coloniale, l'autre étant le batte-feu à poignée, souvent en forme de «¿D¿».

Le batte-feu est mis au jour entre 1969 et 1972 sur le site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi. Il a été retrouvé dans le niveau correspondant à l'occupation autochtone. Des battes-feux ont aussi été retrouvés sur de nombreux sites liés au commerce des fourrures. Des objets identiques ont été mis au jour sur le site de Fort Michilimackinac, où ils sont associés tant au Régime français (1534-1760) qu'au Régime britannique (1760-1867).

RÉFÉRENCES

BLANCHETTE, Jean-François. Rapport des activités de la Société d'archéologie du Saguenay sur le campement amérindien et le poste de traite de Chicoutimi, été 1972. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles, 1972. 41 p.
GILMAN, Carolyn. Where two worlds meet : the Great Lakes fur trade. Museum Exhibit Series, 2. St. Paul, Minnesota Historical Society, 1982. 136 p.
LAPOINTE, Camille. Le site de Chicoutimi : un établissement commercial sur la route des fourrures du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dossiers, 62. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1985. 254 p.
LUEGER, Richard. Le site du poste de traite de Chicoutimi, DcEs-1, sondages 1982, évaluation archéologique. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Chicoutimi, Service de l'urbanisme, 1983. 136 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.