Laboratoire d'archéologie du Québec
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Lame de couteau croche. Côté AImage
Photo : Chanelle Fabbri, Kory Saganash 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lame de couteau croche. Côté BImage
Photo : Chanelle Fabbri, Kory Saganash 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

FlGr-4 > Opération 9 > Sous-opération J > Lot 8 > Numéro de catalogue 14

Contexte(s) archéologique(s)

Cellier
Habitation, maison
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La lame de couteau croche a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne des échanges effectués avec les Autochtones. Elle a également été choisie parce qu'il s'agit d'un objet relativement rare dans les collections archéologiques associées aux postes de traite.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La lame de couteau croche est probablement fabriquée en Angleterre et date du premier quart du XIXe siècle. L'objet en acier est muni d'une soie fuselée, d'un dos droit, d'un tranchant à simple biseau et d'une pointe en forme de scalpel. La pointe de la lame est recourbée vers la gauche et présente une petite fracture transversale. Avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

Le couteau croche est un outil coupant à usages multiples. Pouvant servir en différentes occasions, ces couteaux sont principalement utilisés pour le travail du bois, tel que la fabrication de canots, de pagaies, ou encore de raquettes. Ils sont d'ailleurs toujours utilisés de nos jours dans certaines communautés autochtones. À l'instar des alènes, le manche des couteaux croches est généralement en bois ou en os et est installé par son utilisateur. Les couteaux croches sont des objets de traite très populaires auprès des Autochtones. Certains couteaux sont importés d'Angleterre, où leur fabrication est attestée à Sheffield à partir des années 1750, alors que d'autres peuvent être faits localement à partir de limes recyclées en acier.

La lame de couteau croche est mise au jour à l'été 2004 sur le site de Big River House, situé face à l'île de Fort George à l'embouchure de la Grande Rivière, dans la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James. Elle a été retrouvée dans le remblai d'un cellier aménagé sous le plancher de l'habitation qui s'élevait à l'extrémité est du poste. Des couteaux croches semblables ont été mis au jour sur le site de Fort Michilimackinac.

RÉFÉRENCES

GILMAN, Carolyn. Where two worlds meet : the Great Lakes fur trade. Museum Exhibit Series, 2. St. Paul, Minnesota Historical Society, 1982. 136 p.
ROY, Christian. Archaeological inventory on the North Shore of the La Grande River en evaluation of Big River Post, James Bay, Québec (FlGr-3, FlGr-4, FlGr-12 and FlGr-13). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Cree Regional Authority/Cree Nation of Chisasibi, 2005. 151 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.