Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fer de hachette. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hachette. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hachette. Côté CImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DcEs-1 > Numéro de catalogue 2428

Contexte(s) archéologique(s)

Indéterminé

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fer de hachette a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des hachettes qui sont échangées avec les Autochtones et sont en usage au cours des XVIIe et XVIIIe¿siècles sur les sites associés à la traite des fourrures.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fer de hachette est fort probablement fabriqué au Canada et date de la fin du XVIIe siècle ou du début du¿siècle suivant. L'objet se compose d'une tête étroite, d'un oeil rond et d'une lame de forme triangulaire en fer forgé se terminant par un taillant à deux biseaux en acier. Le fer de hachette est issu d'un modèle connu sous l'appellation de hache de Biscaye (biscayenne) ou de Bayonne. Ces noms correspondent à ceux des villes espagnole et française où étaient fabriqués la plupart des fers de hache importés au cours du XVIIe siècle et de la première moitié du siècle suivant. Ce modèle est subséquemment repris par les forgerons oeuvrant au Canada.

Les fers de hache et de hachette produits localement sont fabriqués à partir d'un feuillard en fer forgé de forme et de taille souhaitées, qui est replié autour d'un mandrin pour former l'oeil et soudé à l'avant sur un taillant en acier. Pour fabriquer ce dernier, avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

La hachette est un outil à usages multiples servant principalement au travail du bois et à l'abattage des arbres de petite taille. Dans le contexte du commerce des fourrures, c'était un objet d'échange prisé par les Autochtones, étant donné son manche court et son poids plus léger, et il pouvait aussi servir comme arme. Cet outil était aussi utilisé par les commerçants et les coureurs des bois.

Le fer de hachette est mis au jour entre 1969 et 1972 sur le site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi. Des fers de hachette similaires, importés ou fabriqués au Canada, ont été retrouvés sur de nombreux sites associés à la traite des fourrures, tels que Fort Albany (Ontario), Fort Michilimackinac (Michigan) et le poste de Pano (Abitibi).

RÉFÉRENCES

GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part I The Biscayan Axe ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no IV (2012), p. 6-18.
KENYON, W. A. The History of James Bay, 1610-1686. A Study in Historical Archaeology. Monograph, 10. Toronto, Royal Ontario Museum, s.d. 94 p.
LAPOINTE, Camille. Le site de Chicoutimi : un établissement commercial sur la route des fourrures du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Dossiers, 62. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1985. 254 p.
LAPOINTE, Camille. Les outils de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 91. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. 123 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.