Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

15G > Opération 38 > Sous-opération A > Lot 50 > Numéro de catalogue 3Q
ChGu-2 > Opération 38 > Sous-opération A > Lot 50 > Numéro de catalogue 3Q

Contexte(s) archéologique(s)

Cellier
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La médaille commémorative a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un objet unique dans les collections archéologiques du Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La médaille commémorative est fabriquée en Angleterre en 1837 ou peu après, et sert à commémorer la visite officielle de la reine Victoria (1819-1901) à la cité de Londres le 9 novembre 1837. En forme de disque, elle porte à l'avers et en haut-relief le buste couronné et tourné vers la gauche de la jeune souveraine entouré de l'inscription « VICTORIA DEI GRATIA REGINA ». Le revers représente une scène regroupant le lord-maire de Londres, John Cowan (1774-1842), accueillant la reine. Ils sont escortés par Britannia, soutenant les initiales « VR », et par Londinia et Gloire, munies d'une corne d'abondance et d'une trompette, le tout surmonté des armoiries de la Cité de Londres. La médaille est l'oeuvre du graveur J. Barber, en activité entre 1814 et 1841. Comme pour beaucoup d'objets en étain, cette médaille aurait pu être moulée au lieu d'être frappée. Il est difficile de le préciser, car ces deux techniques étaient utilisées pour fabriquer des médailles.

La médaille commémorative est un objet de parure fabriqué en souvenir d'un évènement ou en l'honneur d'une personne. Cependant, pendant son utilisation, la médaille est grossièrement perforée, ce qui suggère un changement dans la manière de l'exhiber. La perforation est ultérieure à la fabrication de la médaille, puisque celle-ci fait disparaitre le « E » de « DEI » à l'avers, ainsi qu'une partie des armoiries de la Cité de Londres au revers. Compte tenu du lieu de sa découverte, de la perforation ultérieure à sa fabrication et de divers facteurs circonstanciels, cet objet aurait pu servir de médaille de paix ou y être destiné, bien que rien ne permette de le confirmer. Ces objets étaient remis aux Autochtones par les autorités coloniales et civiles ou même par les représentants de la Compagnie de la Baie d'Hudson afin de favoriser de bonnes relations ou encore pour services rendus.

La médaille commémorative est mise au jour au cours de l'été 1995 sur le site du fort Témiscamingue, situé à Duhamel-Ouest. Elle a été retrouvée dans le remblai ayant servi à combler un cellier aménagé sous le plancher de la première maison du personnel, une habitation qui aurait été construite au cours des premières décennies du XIXe siècle et qui aurait pu servir à héberger des Autochtones de passage au poste en certaines occasions. Le cellier est comblé au cours des années 1880, comme le démontrent certains des autres artéfacts dégagés lors des fouilles.

La médaille a été soumise à une analyse semi-quantitative par fluorescence X de sa surface, révélant qu'elle se compose d'un alliage d'étain comprenant de 2 à 5 % de plomb. La médaille a fait l'objet d'une restauration dans les laboratoires de Parcs Canada à Québec.

Élément(s) associé(s)

Personnes associées : Victoria (1819 – 1901)

RÉFÉRENCES

BROWN, Laurence. British Historical Medals, 1837-1901: The Reign of Queen Victoria. Londres, Seaby, 1987. 516 p.
ROY, Christian. « Médaille commémorative ou « médaille de paix » : parure de traite ou gage d'alliance ». Recherches amérindiennes au Québec. Vol. 34, no 1 (2004), p. 43-51.
ROY, Christian. Répertoire analytique des vestgies archéologiques du Fort-Témiscamingue. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 1996. 258 p.