Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

40G > Opération 49 > Sous-opération D > Lot 16 > Numéro de catalogue 1Q
BhFh-2 > Opération 49 > Sous-opération D > Lot 16 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment
Fort
Incendie
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de brique a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente l'un des matériaux les plus fréquemment utilisés pour la construction d'éléments architecturaux à l'intérieur des forts militaires, tels les cheminées, les murs et les planchers.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de brique est fabriqué en France ou en Nouvelle-France au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le fragment en terre cuite grossière et poreuse de couleur rouge orangé correspond environ à la moitié d'une brique. Il comprend des traces de lissage sur une face, et de mortier sur l'autre.

La brique est un matériau peu coûteux, facile à produire et relativement résistant. Elle est utilisée pour la construction de plusieurs éléments architecturaux, dont les murs, les cheminées, les potagers, les fours à pain et parfois les planchers. Ce fragment de brique a certainement été utilisé, puisqu'il porte des traces de mortier. Il est fort probable qu'il ait servi à la construction d'un mur ou d'une cloison. Les briques de fabrication française sont facilement reconnaissables, puisqu'elles sont plus minces (3,2 cm) que les briques anglaises, qui sont fabriquées après la Conquête (1760) et dont les dimensions sont similaires à celles produites aujourd'hui (5 cm). En Nouvelle-France, les briques sont produites chez quelques fabricants connus. Cependant, il est aussi probable que des producteurs locaux, de plus faible envergure, aient aussi fourni des briques aux troupes françaises.

Le fragment de brique est mis au jour en 2012 sur le site du Fort Saint-Jean, situé dans la municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il s'agit de l'un des plus anciens complexes militaires permanents en Amérique du Nord, ayant connu la plus longue occupation militaire continue après la ville de Québec. Au tout début de la colonie de Ville-Marie, les guerres franco-iroquoises (1643-1667 et 1684-1701) font rage et plusieurs établissements français sont attaqués. Afin de sécuriser la région montréalaise, les autorités françaises envoient dans la colonie le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dès lors, ces militaires entreprennent la construction de cinq postes le long de la rivière Richelieu, correspondant aux forts de Sorel, Saint-Jean, Saint-Louis (Chambly), Sainte-Thérèse et Sainte-Anne. La rivière constitue alors une voie d'accès naturelle et efficace en provenance des colonies anglaises et de la région d'Albany. En 1672, après plusieurs années de paix, le poste de Saint-Jean cesse d'être utilisé. Il reprend du service au moment de la construction du fort Saint-Frédéric entre 1727 et 1734 sur la rive ouest du lac Champlain, qui devait assurer la protection des barques chargées d'approvisionner le nouveau poste en matériaux de construction et autres produits. En 1748, après la signature du traité d'Aix-la-Chapelle, un second fort Saint-Jean est construit, et une nouvelle enceinte palissadée de forme carrée dotée de bastions aux angles est ajoutée. Occupé depuis de manière continue, le fort est amélioré à quelques reprises, étant ainsi doté en 1756 d'un chantier naval. En 1760, pendant la Conquête, le fort est incendié par les Français, qui se replient vers Montréal. Une garnison britannique s'y installe ensuite, le reconstruisant en 1775 et y érigeant des retranchements.

Le fragment de brique a été retrouvé dans une couche de sol associée à l'incendie du fort de 1760.

RÉFÉRENCES

L'ANGLAIS, Paul-Gaston. La collection archéologique du Fort Saint-Jean (40G) : la redoute sud saison 2012. Rapport de recherche [document inédit], Parcs Canada, 2013. s.p.
Patrimoine Experts. Fouilles archéologiques à la redoute sud du fort Saint-Jean. Intervention préalable aux travaux de réhabilitation des sols dans le secteur de la redoute sud – Automne 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2013. 118 p.
ST-LOUIS, Denis. Maçonnerie traditionnelle : document technique : régions de Montréal et de Québec : origine et caractéristiques des matériaux. Vol. 1. Montréal, Héritage Montréal, 1984. 147 p.