Les fragments de vase ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils constituent un exemple rare de l'utilisation des ponctuations au roseau à la période du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 ans avant aujourd'hui). L'objet a également été choisi, car il présente tout de même une forme et un décor représentatifs de cette époque, notamment par sa forme allongée et ses empreintes dentelées quadrangulaires, basculantes et ondulantes.

Les fragments de vase sont associés à un récipient fabriqué au cours du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 ans avant aujourd'hui). Le vase incomplet, en céramique de type autochtone, est composé de vingt fragments, dont dix sont recollés. Ces derniers correspondent à une partie du rebord, de la panse et de la base. L'objet modelé au colombin ou au battoir et à enclume comporte des éléments caractéristiques de cette période, soit une panse à la forme allongée, ainsi que des empreintes dentelées quadrangulaires, basculantes et ondulantes. Ce vase possède toutefois une particularité stylistique pour l'époque, c'est-à-dire des ponctuations au roseau. Ces dernières, ornant la lèvre et la panse, sont davantage fréquentes au Sylvicole supérieur (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui). Ces motifs sont appliqués à l'aide d'une tige de roseau, d'un ossement d'oiseau ou d'un bâtonnet.

Au cours de la préhistoire, le vase est un récipient multifonctionnel servant principalement à préparer, à entreposer, à transporter et à consommer des aliments. Pendant le Sylvicole moyen (2 400 à 1 000 ans avant aujourd'hui), l'usage des vases est davantage lié à la cuisson. La présence de traces de suie ainsi que d'une croute carbonisée témoigne d'ailleurs d'une telle utilisation.

Ce vase est mis au jour au cours de l'hiver 1975-1976 en plusieurs fragments dans les niveaux préhistoriques du site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain, dans le secteur de Place-Royale à Québec. Ils sont découverts à l'intérieur de l'habitation occupée par Samuel de Champlain, dans les couches datant du Sylvicole moyen (2 400 à 1 000 ans avant aujourd'hui). Le contexte archéologique préhistorique de Place-Royale est représenté par un vaste emplacement de campement autochtone situé sur la pointe de Québec. Il a été occupé à de multiples reprises sur une longue période couvrant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). De nombreuses structures sont dégagées lors des fouilles archéologiques, comme des traces de piquets, des foyers ainsi que des sépultures, témoignant de la diversité des activités et des fonctions associées à ce site.

Un autre vase portant des ponctuations au roseau et datant du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 ans avant aujourd'hui) a également été mis au jour au Vermont, près de la ville actuelle de Burlington, sur le site de Winooski.