La pointe à pédoncule a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative des nombreuses pointes de type « Adena » mises au jour sur le site de la Pointe-du-Buisson.

La pointe à pédoncule de type « Adena » est associée au Sylvicole inférieur (3 000 à 2 400 ans avant aujourd'hui) ou au Sylvicole moyen inférieur (2 400 à 1 500 ans avant aujourd'hui), selon le style de l'artéfact. L'objet entier taillé de manière bifaciale présente une lame aux bords convexes et réguliers ainsi qu'un pédoncule allongé aux bords également convexes se terminant par une base arrondie. L'épaulement, formé par la jonction de la lame et du pédoncule, est très petit. Le pédoncule n'est donc que légèrement moins large que la lame. La pointe est couverte de négatifs d'enlèvements bifaciaux, sauf une portion du pédoncule qui est exempte de ces négatifs sur une des faces. Il est possible qu'à cet endroit, la face inférieure de l'éclat ayant servi de support à la pointe, aussi appelée « face ventrale », soit visible. La pointe à pédoncule a un profil tantôt biconvexe, tantôt plano-convexe. La pointe est en chert Onondaga gris bleuté affichant des volutes blanchâtres ainsi que des variations beiges. Il s'agit d'une pierre provenant de l'État de New York ou du sud de l'Ontario.

La pointe à pédoncule est un outil de pierre taillée servant probablement de tête de projectile pour la chasse, ou peut-être à l'occasion pour la guerre. Ce type de pointe se retrouve dans les traditions Meadowood et Middlesex du Sylvicole inférieur (3 000 à 2 400 ans avant aujourd'hui). Toutefois, la tradition Middlesex se prolonge jusqu'au Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 ans avant aujourd'hui), la datation de l'objet pourrait donc couvrir cette période également. Au cours de son utilisation, la pointe est abandonnée sur le site pour une raison indéterminée, car elle est intacte et, à priori, toujours fonctionnelle.

La pointe à pédoncule est mise au jour en 1969 à la station 3 du site de la Pointe-du-Buisson, situé dans la municipalité de Beauharnois, en Montérégie. Cette station du site est occupée au cours de l'Archaïque post-laurentien (4 200 à 3 000 ans avant aujourd'hui) et pendant tout le Sylvicole (3 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Toutefois, c'est au cours du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 ans avant aujourd'hui) qu'elle est le plus intensément occupée. L'objet est conservé à Pointe-du-Buisson, au Musée québécois d'archéologie.