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Québec

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La pièce de jeu a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un type d'objet qu'il est plutôt rare de retrouver dans ce type de contexte archéologique au Québec. De plus, l'objet présente un excellent état de conservation malgré la carbonisation visible à certains endroits.

La pièce de jeu est fabriquée en Europe au cours de la première moitié du XVIe siècle, avant 1541. En forme de disque, la pièce de bois entière est marquée d'une rainure sur le pourtour de ses deux faces. La face supérieure, légèrement concave et fissurée, est gravée de trois lignes formant un « Y ». Au revers, seule une ligne est visible. Une petite perforation se trouve au centre du disque, probablement résultant de l'utilisation d'un tour à bois pour fabriquer l'objet.

La pièce de jeu est importée en Amérique du Nord entre 1541 et 1543 et est utilisée comme élément d'un jeu de table. Cet objet pourrait être un pion ou un jeton de jeu. Il peut faire partie d'un jeu de dames, puisqu'un objet similaire datant du XVIIIe siècle figure dans la collection de Place-Royale. Ce dernier, façonné en os, présente des traces de peinture noire sur une des faces. Il ne présente toutefois pas de motif particulier, contrairement à la pièce de Cartier-Roberval. Autrement, la présence du « Y » sur la face concave pourrait avoir une signification dans un jeu de hasard, tel le jeu des osselets ou du trictrac.

La pièce est mise au jour en 2007 sur le site Cartier-Roberval, dans le secteur du fort d'en haut, qui est occupé de 1541 à 1543 par les troupes de Jacques Cartier et celles de Jean-François de La Rocque de Roberval. Le site se trouve au sommet du promontoire de Cap-Rouge, à Québec. L'objet porte quelques traces noircies en surface causées par calcination, une altération qui a probablement contribué à la préservation de la pièce de jeu. La pièce est restaurée par le Centre de conservation du Québec de 2007 à 2008.