Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fragments de pot à bec verseur. Faces externesImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot à bec verseur. Faces internesImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot à bec verseur. Vue du dessusImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot à bec verseur. Détail de la pâteImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 5526

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de pot à bec verseur font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce que les objets en majolique espagnole sont des éléments récurrents des sites d'occupation basque du XVIe siècle. Seuls des objets très fragmentaires sont découverts à Petit Mécatina. Cet exemple montre la section col-rebord avec un bec verseur pincé.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de pot à bec verseur correspondent à un contenant lié à l'alimentation. L'objet, qui peut être un cruchon ou un pichet, servait à contenir et à verser des liquides tels que de l'eau, du vin, du cidre ou de l'huile d'olive. Compte tenu de sa petite taille, il pouvait aussi être utilisé pour boire ou encore pour mesurer des aliments ou d'autres produits, liquides ou secs. Un barbier-chirurgien se servait probablement de tels cruchons, de tailles diverses, pour apporter des onguents et d'autres produits pharmaceutiques durant les voyages de pêche.

Cet objet en majolique blanche est vraisemblablement fabriqué en Espagne, au XVIe ou au début du XVIIe siècle. La panse étant manquante, son décor est inconnu. En général, d'après les découvertes faites à Petit Mécatina et à Red Bay, les pichets ou cruchons trouvés dans les stations baleinières basques du XVIe siècle semblent porter au moins deux types de décors distincts. Les uns ont le corps marqué de lignes ondulantes de couleur vert cuivreux plus ou moins diffuse, les autres sont couverts sur l'ensemble de leurs corps de mouchetures bleues. Dans les deux cas, la panse, ou la jonction épaule-panse, est démarquée par une ou deux lignes incisées horizontales, obtenues par tournassage. Les deux types de décors sont présents à Petit Mécatina, sur des tessons de majolique trouvés dans différents secteurs du site terrestre et subaquatique. Les fragments du pot à bec verseur ne portent pas de décor, mais il est possible que la panse, qui n'a pas été trouvée, eût un décor vert diffus. La provenance précise de ces objets n'est pas encore connue, mais plusieurs possibilités sont envisagées, dont la province d'Aragon, comme pour les écuelles et l'assiette trouvées sur le site, probablement les villages potiers de Teruel ou de Muel. Une autre origine proposée est la province basque d'Alava « Araba/Alava », où la production de majoliques à décor vert datait au moins depuis le XVIe siècle, mais ces objets étaient le plus souvent trouvés dans des contextes archéologiques du XVIIe siècle. Finalement, sans fragments de corps avec décor, seule une analyse de provenance physico-chimique peut déterminer l'origine de ce type de majolique.

Les fragments de pot à bec verseur sont trouvés en 2011 dans un contexte subaquatique situé au sud d'un grand monticule de pierres de lest, SP 5, dans l'anse du Petit Mécatina. L'objet se trouvait parmi des restes alimentaires, dont des os d'oiseaux et de mammifères, quelques os de morue, des tessons de marmites à fond plat, un pot à anse de fabrication basque et un autre fragment de contenant en majolique espagnole.

RÉFÉRENCES

BARREIRO ARGÜELLES, Saraí et Sergio ESCRIBANO RUIZ. « Travelling Ceramics: Basque Networks and Identities in the Gulf of Saint Lawrence ». CHAPDELAINE, Claude et Brad LOEWEN. Contact in the 16th Century: Networks among Fishers, Foragers, and Farmers. Mercury Series. Ottawa, University of Ottawa Press, 2016, p. 31-55.
FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2011. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Mécatina. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center/Smithsonian Institution, 2012. 147 p.
MYLES, Virginia. « Majolique espagnole des sites subaquatique et terrestre ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 120-130.