Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pierre à feu. Côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à feu. Côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 3221

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à feu fait partie de la collection de référence archéologique du Québec parce qu'elle témoigne de la vie quotidienne des pêcheurs basques, en l'occurrence une technique utilisée pour l'allumage du feu.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pierre à feu est formée à partir d'un grand éclat détaché d'un nucléus de silex par percussion directe à l'aide d'un outil en pierre ou en métal. Les longues surfaces présentent de nombreux points d'impact, conséquence de son utilisation intensive pour l'allumage du feu.

Du XVIe au XIXe siècle, le feu est allumé principalement à l'aide de briquets à percussion. L'impact entre le briquet métallique et le silex produit une étincelle suffisamment chaude pour attiser un combustible, habituellement de l'amadou. Le type d'étincelle nécessaire pour allumer un feu est aussi obtenu par la percussion entre deux marcassites, entre la pyrite de fer et la marcassite ou entre l'acier et la pyrite ou la marcassite. La percussion entre deux cailloux de silex produit une étincelle lumineuse, mais froide. C'est le carbone contenu dans le fer de la marcassite, de la pyrite ou de l'acier et la présence de soufre dans les pierres qui permettent d'obtenir une étincelle assez chaude pour allumer un combustible.

Les négatifs d'enlèvements que présente l'objet sur un de ses flancs et à une extrémité laissent supposer qu'il sert de pierre à feu.

La couleur altérée et beige pâle du silex suggère que cette pierre a été soumise à une source de chaleur élevée qui en a modifié la couleur et la structure.

Cette pierre à feu ou à fusil est trouvée à l'été 2009 dans un secteur utilisé comme cuisine par les Basques. Ce secteur était probablement protégé des intempéries par un abri couvert de tuiles. Plusieurs petits foyers de cuisine y sont découverts avec une grande quantité de vaisselle culinaire et de service à proximité. Un nucléus et plusieurs éclats de silex y sont aussi mis au jour. En outre, de la pyrite de fer et de la marcassite, des matériaux utilisés pour faire du feu, sont prélevées sur l'île du Petit Mécatina.

RÉFÉRENCES

COLLINA-GIRARD, Jacques. Le feu avant les alumettes. Expérimentation et mythes techniques. Archéologie expérimentale et ethnographie des techniques, 3. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2016. 152 p.
DEAGAN, Kathleen. Artifacts of the Spanish Colonies of Florida and the Caribbean, 1500-1800. Volume 2: Portable Personal Possessions. Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, 1987. 372 p.
FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2009. Land Excavations at Hare Harbour, Mécatina. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center, 2010. 145 p.