Laboratoire d'archéologie du Québec
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Feuille de laurier. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 6743a

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La feuille de laurier fait partie de la collection de référence archéologique du Québec parce qu'elle constitue un condiment non mentionné dans les sources documentaires connues relatives aux pêcheurs basques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La feuille de laurier est apportée à l'île du Petit Mécatina par les Basques au XVIe ou au début du XVIIe siècle. Les usages qu'en font les pêcheurs basques sont probablement multiples. Comme maintenant, elle sert de condiment ajouté aux repas mijotés. Les quelques condiments mentionnés dans les sources d'approvisionnement des voyages de pêche se limitent au sel, aux graines de moutarde et à l'ail. La feuille ou la baie de laurier entrent aussi dans la préparation de certains produits pharmaceutiques, par exemple l'« aqua celestis » qui aurait aidé à guérir des plaies, des ulcères et d'autres maux, ou sous forme d'huile extraite par infusion dans l'huile d'olive, ou comme ingrédient dans une huile, l'« oleum benedictum », obtenue par distillation d'un mélange contenant entre autres des fragments de tuile de céramique. Consommée en infusion, elle soulagerait les crampes abdominales. Enfin, la feuille de laurier est aussi utilisée dans certains pays comme répulsif. Elle aurait ainsi peut-être aidé les Basques à éloigner les insectes piqueurs.

La feuille de laurier, perdue ou jetée dans l'anse du Petit Mécatina, est trouvée en 2012 dans un sondage situé à proximité d'un grand monticule de pierres de lest. La couche dans laquelle a été trouvée la feuille de laurier a plus de 50 cm d'épaisseur et renferme un grand nombre de résidus de bois témoignant du travail des charpentiers. Des restes alimentaires variés y sont également mis au jour, dont des centaines d'ossements d'oiseaux, de mammifères et de poissons, des coquilles de noix et des noyaux de fruits. L'assemblage renferme aussi plus d'une trentaine de tessons associés à une marmite à fond arrondi, des petits objets en majolique espagnole, un possible jeton de jeu, un fragment de chaussure, un fragment de plomb, des clous forgés, de la pyrite de fer, un fragment de brai replié et des restes de cordage. En outre, des milliers d'ossements de poissons témoignent de la pêche sur le site.

RÉFÉRENCES

CASTLE, Jo et John KIRKUP. « Medecine Aboard ». GARDINER, Julie, dir. et Michael J. ALLEN. Before the Mast : Life and Death Aboard the Mary Rose. Archaeology of the Mary Rose, 4. Portsmouth, The Mary Rose Trust, 2005, p. 172-195.
FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2012. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Petit Mecatina and Little Canso Island. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2013. 50 p.
NORRI, Juhani. Dictionnary of Medical Vocabulary in English, 1375-1550 : Body Parts, Sicknesses, Instruments, and Medicinal Preparations. Londres/New York, Routledge, 2016. 1298 p.