Laboratoire d'archéologie du Québec
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Jarre à olives. Face externeImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Vue de dessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Vue de dessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Détail de la baseImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Détail d'une bulle d'air dans la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Recollage temporaire, côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Jarre à olives. Recollage temporaire, côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 2089

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La jarre à olive fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle présente une excellente intégrité. Elle illustre ainsi une des formes possibles de ce type de contenants.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La jarre à olives en terre cuite grossière ibérique est fabriquée dans le sud de l'Espagne, dans la région de Séville en Andalousie. Des jarres de forme très similaire sont aussi produites au Portugal. La pâte utilisée pour la fabrication de ces jarres est très grossière et très poreuse, sa couleur orangée présentant parfois un centre gris. Elle renferme de grandes inclusions minérales et un peu de mica. De forme ovoïde avec une base pointue, leur fabrication doit se faire en deux temps afin de pouvoir assembler les deux extrémités. Une rainure entourant le col de la jarre suggère que le col et l'ouverture en forme de beignet sont probablement ajoutés à la jarre une fois le corps et sa base montés sur le tour. L'exécution demeure néanmoins rapide, car les sillons de fabrication restent imprimés sur la pâte et la finition se résume à un lissage sommaire.

Issue d'une longue tradition trouvant ses racines dans les amphores méditerranéennes de l'époque gréco-romaine, la fabrication des jarres à olives s'étend du début du XVIe au XIXe siècle. La forme de ce type de contenant et de son ouverture connaît plusieurs changements durant cette période de quatre siècles. Dès le début du XVIe siècle, ces jarres sont conçues afin de répondre aux besoins des colonies espagnoles. Elles servent alors essentiellement à l'entreposage et au transport maritime d'une grande variété de denrées liquides et solides comme le vin, l'huile d'olive, le vinaigre, le miel, les câpres, les noix, les amandes, les fèves ou les pois chiches. D'autres produits sont également transportés dans ces contenants, dont le goudron ou la poudre à canon. Par ailleurs, ces jarres très solides de forme arrondie conviennent parfaitement aux conditions de transport difficiles sur les navires et leur usage se répand largement dans les colonies espagnoles. La forme de la présente jarre est quant à elle précisément associée au transport de l'huile d'olive. Elle a sans doute été apportée à l'île du Petit Mécatina pendant l'occupation du site par les Basques entre 1560 et 1620 environ.

L'utilisation de la jarre a laissé un dépôt de suie noirâtre, possiblement causé par la chaleur, s'observant sur la partie inférieure de la jarre ainsi que sur la tranche. Au niveau de l'épaule, des plantes subaquatiques se sont incrustées dans la pâte et leur décomposition a créé une texture fibreuse. En outre, les conditions subaquatiques ont entraîné une décoloration de la paroi extérieure.

La jarre à olives est trouvée en 2008 à l'île du Petit Mécatina à la surface du fond marin, à l'extrémité ouest de la limite du site subaquatique. Aucune fouille n'a été entreprise à cet endroit, car il semble s'agir d'un objet isolé plutôt que d'un dépôt d'occupation. Par contre, d'autres tessons de jarres à olives ont été trouvés dans des dépôts subaquatiques stratifiés. Aucun fragment ne provient du site terrestre, ce qui pourrait indiquer que les occupants ne les apportaient pas à terre.

RÉFÉRENCES

AVERY, George E. Pots as Packaging: The Spanish Olive Jar and Andalusian Transatlantic Commercial Activity, 16th-18th Centuries. University of Florida, 1997. 332 p.
DEAGAN, Kathleen. Artifacts of the Spanish Colonies of Florida and the Caribbean, 1500-1800. Volume 1: Ceramics, Glassware, and Beads. Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, 1987. 222 p.
FITZHUGH, William W. et Ben FORD. The Gateways Project 2008. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Mécatina. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center, 2009. 109 p.
FITZHUGH, William W., Anja HERZOG, Brenna MCLEOD et Sophia PERDIKARIS. « Ship to Shore: Inuit, Early Europeans, and Maritime Landscapes in the Northern Gulf of St. Lawrence ». FORD, Ben, dir. The Archaeology of Maritime Landscapes (When the Land Meets the Sea). New York, Springer, 2011, p. 99-128.
GOGGIN, John M. The Spanish Olive Jar : An Introductory Study. Yale University Publications in Anthropology, 62. New Haven, Department of Anthropology, Yale University, 1960. 40 p.
MARKEN, Mitchell W. Pottery from Spanish Shipwrecks, 1500-1800. Gainesville, University Press of Florida, 1994. 264 p.