Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe lancéolée à pédoncule. Face AImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe lancéolée à pédoncule. Face BImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe lancéolée à pédoncule. ProfilImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BkGg-12 > Numéro de catalogue 2973

Contexte(s) archéologique(s)

Atelier
Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe lancéolée fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un exemple représentatif des pointes en cuivre natif retrouvées durant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Ces objets, bien que typiques de cette période, sont cependant relativement peu fréquents au Québec, mais ils représentent des éléments importants tant sur le plan technologique que symbolique.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe lancéolée à pédoncule est un objet servant probablement à armer un projectile pour la chasse, voire pour la guerre. Il n'est pas impossible qu'elle puisse avoir une charge symbolique particulière en raison de la présence de sépultures sur le site, mais aussi parce que le cuivre avait traditionnellement une valeur symbolique pour les Premières Nations. La pointe est faite en cuivre natif provenant de la région du lac Supérieur.

Le contexte archéologique général du site renvoie à une occupation durant la phase Brewerton de la période de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Cela est révélé par des datations radiocarbones sur des ossements humains, mais aussi par la typologie des artéfacts mis au jour sur le site.

L'artéfact est mis au jour en 1962 sur le site de l'île Morrison. L'occupation du site se situe principalement entre 5 300 et 5 600 ans avant aujourd'hui (calibré). C'est lors de l'Archaïque récent laurentien que les registres archéologiques montrent une utilisation plus intensive du cuivre natif pour la conception de certains objets, lesquels pouvaient être distribués sur d'assez grandes distances.

La découverte de résidus de fabrication sur le site de l'île Morrison laisse croire que les artéfacts en cuivre sont fabriqués sur place. Le site montre qu'il sert notamment d'atelier de fabrication d'artéfacts en diverses matières (cuivre, pierre, os, andouiller, bois), mais également de lieu rituel, notamment pour l'enfouissement des morts puisqu'une vingtaine de sépultures y sont mises au jour. Bien que de la nourriture y ait été préparée, probablement pour la constitution de réserves, les recherches n'ont pas permis de trouver de traces de campement formel. Le site montre donc la conjugaison d'activités techniques, symboliques et possiblement aussi domestiques puisque le présumé lieu de campement pourrait être en périphérie de la zone fouillée.

Douze sépultures ont livré des artéfacts en cuivre de types variés, mais en quantité limitée.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude et Norman CLERMONT. Île Morrison : lieu sacré et atelier de l'Archaïque dans l'Outaouais. Paléo-Québec, 28. Hull/Montréal, Musée canadien des civilisations/Recherches amérindiennes au Québec, 1998. 158 p.