Les fragments de vase à parement font partie de la collection archéologique de référence du Québec, car ils constituent un très rare exemple de style de poterie associé aux groupes iroquoiens du nord-ouest de l'État de New York présent dans les collections archéologiques du Québec.

Les fragments de vase à parement sont datés du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). L'artéfact sert principalement à la cuisson des aliments. Il peut également servir à l'entreposage.

L'objet est mis au jour sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Il arbore un style typique de la production tardive des céramiques iroquoiennes de l'ouest de l'État de New York, soit celles des Cayugas et des Senecas. Sa présence sur la pointe de Québec soulève la question de son origine et donne lieu à diverses hypothèses pour l'expliquer (échange de biens, de captives de guerre ou de réfugiées, ou encore une fabrication locale, etc. ), à une époque où les chambardements socioculturels dans l'univers iroquoien battent leur plein.

Une hypothèse attrayante est celle d'un lien avec la présence huronne autour de Québec à partir du milieu du XVIIe siècle, car des variantes de ce type de vase sont également présentes dans les sites hurons tardifs.

Un trou est visible sur le haut de la face interne de l'objet. Ce trou est le résultat des analyses par activation neutronique réalisées sur certains échantillons de la Place Royale. Ceci à pour but de déterminer l'origine de la céramique et tenter d'évaluer les relations possibles avec un réseau plus vaste. Les résultats des analyses indiquent que celui-ci ressemble aux autres tessons de Place Royale et suppose une origine régionale, voire locale (Cérane 1989). Ce résultat est étonnant étant donné que le décor n'est pas typique de la production locale.