Laboratoire d'archéologie du Québec
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Cruche. Face externeImage
Photo : Jacques Beardsell 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cruche. Face interneImage
Photo : Jacques Beardsell 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Numéro de catalogue Vase 13

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La cruche fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle se trouvait à bord du navire « Elizabeth and Mary » lorsque celui-ci a fait naufrage en 1690.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette cruche en céramique est fabriquée en France avant 1690. Elle est faite d'une pâte chamois recouverte d'une glaçure au plomb de couleur vert foncé. Bien qu'incomplet, l'objet se compose de plusieurs fragments de paroi, d'une amorce de goulot et d'une section d'anse.

Les céramiques communes à pâte chamois, blanche ou orangée sont produites dans de nombreuses régions françaises depuis le haut Moyen Âge. Des céramiques semblables sont aussi produites en Belgique et aux Pays-Bas pendant le XVIIe siècle. Cette cruche est probablement d'origine française, puisqu'elle s'apparente à de nombreux exemples trouvés dans tout le corridor de la vallée du Saint-Laurent ainsi qu'en Acadie, en Louisiane et dans les Antilles durant le Régime français. Cette céramique constitue en effet le type céramique le plus largement diffusé dans l'espace colonial français aux XVIIe et XVIIIe siècles.

La cruche est utilisée pour l'entreposage de divers liquides comme l'eau, l'huile et les boissons alcoolisées.

Cet artéfact a été mis au jour en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave se situe au fond de l'anse aux Bouleaux, non loin de Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord, au Québec.

En mai 1690, soit quelques mois avant l'expédition vers Québec, Phips et son équipage prennent possession de Port-Royal (Acadie). Le siège de Québec se termine à l'avantage des Français, qui auraient échangé des prisonniers avec les Anglais et leur auraient aussi fourni des vivres. Cette cruche aurait donc pu être saisie à Port-Royal ou offerte par les Français de Québec au moment de remettre des vivres aux Bostonnais.

RÉFÉRENCES

AZNAR, Jean-Christophe, Yves MONETTE et Pierre RÉGALDO. « La provenance des terres cuites communes vernissées vertes de France du XVIe au XVIIIe siècle. Approches visuelles, historiques et géochimiques ». BURKE, Adrian L., Claude CHAPDELAINE et Brad LOEWEN. De l'archéologie analytique à l'archéologie sociale. Paléo-Québec, 34. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2010, p. 77-102.
BARTON, Kenneth James et E. Ann SMITH. Terres cuites grossières provenant de la forteresse de Louisbourg/Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 275 p.
BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
DAGNEAU, Charles. La culture matérielle des épaves françaises en Atlantique nord et l'économie-monde capitaliste, 1700-1760. Université de Montréal, 2008. 578 p.
DUFOUR, Marie et Michèle JEAN. 1690, l'attaque de Québec... Une épave raconte. Montréal, Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2000. 78 p.
FAULKNER, Gretchen Fearon et Alaric FAULKNER. The French at Pentagoet, 1635-1674 : an archaeological portrait of the Acadian frontier. Augusta, Maine Historic Preservation Commission, 1987. 330 p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.
TOUPIN, Julie. Redonner vie à une collection: les terres cuites communes du fort La Tour, 1631-1645. Université Laval, 2003. 247 p.