Laboratoire d'archéologie du Québec
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Épingle. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 8 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 104

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'épingle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est associée à l'épave du navire « Elizabeth and Mary » (1690), site sur lequel elle a été trouvée lors des fouilles subaquatiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette épingle en laiton est droite. Elle a une tête enroulée à une extrémité et une pointe aiguisée à l'autre.

Cette épingle a probablement servi pour la couture, mais d'autres fonctions sont possibles.

Aussi banal qu'il puisse paraître, il s'agit d'un objet très complexe à fabriquer. À la fonction générale des épingles droites qui est d'unir des pièces de matières souples (peaux, tissus, feuilles de papier) s'est ajoutée avec le temps une multiplicité d'usages selon les différents contextes : épingles à chapeaux et à cravates, épingles repliées en forme d'hameçon, épingles à cheveux, fines épingles d'entomologiste, sans compter leur usage dans le domaine de la sorcellerie. En effet, elle peut faire partie du contenu d'une bouteille de sorcière visant à protéger les membres d'équipage contre un mauvais sort lancé par l'ennemi.

Cette épingle est découverte en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord. Ce siège, entrepris en octobre par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec de la flotte anglaise.

Sur les 56 épingles trouvées à ce jour dans la collection, 18 ont été découvertes dans le même lot et 16 autres non loin. Ces mêmes lieux ont livré la grande majorité des tessons de la bellarmine en grès rhénan gris (DiDt-8-Vase 6) pour laquelle l'hypothèse d'un réemploi à titre de bouteille de sorcière a été émise.

RÉFÉRENCES

CORLETT, David Michael. Steadfast in their ways: New England colonists, Indian wars, and the persistence of culture, 1675-1715. The College of William and Mary, 2011. s.p.
DIDEROT, Denis, dir. et Jean le Rond D'ALEMBERT. « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ». Académie des sciences. Édition Numérique Collaborative et Critique de l'Encyclopédie [En ligne]. http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/
GEDDES, Linda. « London's magical history uncorked from 'witch bottle' ». s.a. New Scientist [En ligne]. https://www.newscientist.com/article/dn17245-londons-magical-history-uncorked-from-witch-bottle/
HOGGARD, Brian. « Witch Bottles: Their Contents, Contexts and Uses ». HUTTON, Ronald, dir. Physical Evidence for Ritual Acts, Sorcery and Witchcraft in Christian Britain. Londres, Palgrave Macmillan, 2015, p. 91-105.
KENCES, James E. « Some unexplored relationships of Essex County witchcraft to the Indian wars of 1675 and 1689 ». Essex Institute Historical Collections. Vol. 120, no 3 (1984), p. 179-212.
MOUSSETTE, Marcel. « L'épingle et son double en Nouvelle-France ». Les Cahiers des dix. No 60 (2006), p. 103-128.