Laboratoire d'archéologie du Québec
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Outil en silex. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Outil en silex. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Outil en silex. Vue de détailImage
Photo : Luc Bouvrette 2016, © Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 10 > Sous-opération B > Lot 27 > Numéro de catalogue 723

Contexte(s) archéologique(s)

Cour intérieure
Fort

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'outil en silex fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il a été trouvé dans la cour intérieure du fort de Ville-Marie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cet outil en silex est à l'origine une pierre à fusil taillée sur éclat. Cette technique de taille donne des pierres de qualité inférieure à la méthode de taille sur lame. La pierre à fusil est fabriquée en France, dans le département du Loir-et-Cher. Il s'agit d'une petite pièce en silex brun translucide de forme presque carrée, s'ajustant sur une arme destinée à la guerre ou à la chasse au petit gibier. Importée en Nouvelle-France, la pierre a ensuite été retaillée, vraisemblablement par des Autochtones, pour la transformer en grattoir. Cet outil a pu alors être utilisé afin de nettoyer les fourrures destinées à la traite. Il s'apparente aux grattoirs taillés par les Autochtones dans des matériaux locaux.

La pierre à fusil ou à pistolet est une pièce du mécanisme d'une arme à feu. Insérée dans les mâchoires du chien de la platine à silex, elle produit une étincelle par percussion sur une petite pièce d'acier et déclenche ainsi la mise à feu de l'arme.

L'outil en silex a été mis au jour en 2009 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie.

La transformation de pierres à fusil en outil est un phénomène fréquent sur les sites archéologiques québécois des XVIIe et XVIIIe siècles. Les archéologues les ont souvent considérées comme de simples pierres à fusil utilisées.

Un outil en silex blond provenant de France a été trouvé sur le site du fort Saint-Louis à Québec, dans un contexte daté entre 1620 et 1629. Il s'agit de l'un des plus anciens contextes archéologiques à avoir livré un outil en silex. Les Français habitant le fort Saint-Louis ont accès à des outils en fer et en acier et ne connaissent pas les techniques de taille de la pierre en outil. Par conséquent, ils ne peuvent être les auteurs de cette modification. Des outils en silex ont aussi été trouvés sur des sites archéologiques du XVIIIe siècle, notamment sur l'île de Montréal. Sur ces sites, les Français avaient encore des contacts rapprochés avec des Autochtones.

RÉFÉRENCES

BÉLANGER, Christian et Brad LOEWEN. Fouilles archéologiques dans l'îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités 2009. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ/Ville de Montréal/Pointe-à-Callière/Université de Montréal, 2010. 51 p.
BRUSETH, James E. et Toni S. TURNER. From a watery grave : the discovery and excavation of La Salle's shipwreck, La Belle. College Station, A&M University Press, 2005. 159 p.
HAMILTON, T.M. Colonial Frontier Guns. Union City, Pioneer Press, 1987. 176 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Analyse de la collection archéologique pour fins d’interprétation, site BjFj-101, Fort de Ville-Marie / Domaine de Callière. [Document inédit], Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2015. 107 p.