Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perle. Vue horizontale, côté AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue horizontale, côté BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue généraleImage
Photo : Luc Bouvrette 2007, © Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 4 > Sous-opération B > Lot 43 > Numéro de catalogue 560

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Remblai

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée sur le site du fort de Ville-Marie. Bien qu'elle provienne d'un contexte qui semble postérieur à 1665, il est possible que la perle ait été utilisée à l'époque du fort (1642-1665). De plus, elle est représentative des perles « frit-core » et du type 5A issu de la typologie élaborée par Karklins en 2016. Enfin, elle constitue l'une des rares perles « frit-core » mises au jour au Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La perle « frit-core » de type 5A (selon la typologie élaborée par Karklins en 2016) est fabriquée en Europe selon un procédé encore méconnu. Elle est composée d'un coeur de sable ou de quartz concassé recouvert de verre opaque. Ce type de perles est connu en Asie, notamment en Chine, et en Afrique durant l'Antiquité. Il semble perdurer jusqu'au XVIIe siècle, où il est utilisé en Europe et en Amérique du Nord.

Le terme « frit-core » réfère au coeur de la perle, qui est fait d'une pâte vitreuse appelée « frite ». L'extérieur de la perle est fait de verre classique.

Les perles de verre sont utilisées par les Européens au Québec principalement pour les échanges avec les Autochtones, eux-mêmes s'en servant comme monnaie d'échange ou comme parure (bijoux, vêtements, etc. ). Les perles de verre sont également arborées par les Européens en Europe et au Québec pour la parure et pour la décoration sous forme de bijoux, de broderies, de décorations sur des chandeliers, etc.

Cette perle de verre a été découverte lors de fouilles réalisées sur le site du domaine de Callière. Elle a été mise au jour dans le fort de Ville-Marie, dans une couche archéologique datée entre 1642 et 1688, qui correspond au remblai de comblement de la fosse ST-40.

Les perles « frit-core » sont très rares en Amérique du Nord et seulement quelques-unes ont été découvertes au Québec. Elles ont probablement été importées en Amérique du Nord à la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle.

RÉFÉRENCES

BÉLANGER, Christian et Brad LOEWEN. Fouilles archéologiques dans l'îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités 2007. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ/Ville de Montréal/Université de Montréal, 2010. 169 p.
BONNEAU, Adelphine et Karlis KARKLINS. « More on frit-core beads in North America ». BEADS: Journal of the Society of Bead Researchers. No 30 (2018), p. 55-59.
BRUSETH, James E. et Toni S. TURNER. From a watery grave : the discovery and excavation of La Salle's shipwreck, La Belle. College Station, A&M University Press, 2005. 159 p.
DESJARDINS, Pauline et Geneviève DUGUAY. Pointe-à-Callière. L'aventure montréalaise. Montréal / Sillery, Vieux-Port de Montréal / Septentrion, 1992. 134 p.
KARKLINS, Karlis. « Frit-Core Beads in North America ». BEADS: Journal of the Society of Bead Researchers. Vol. 28 (2016), p. 60-65.
KARKLINS, Karlis. Les parures de traite chez les peuples autochtones du Canada : un ouvrage de référence. Ottawa, Lieux historiques nationaux, Service des parcs, Environnement Canada, 1992. 255 p.
KIDD, Kenneth E. La fabrication des perles de verre, du Moyen Âge au début du XIXe siècle. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1979. 116 p.
KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.
LAMOTHE, Francis. La ville aux frontières : les perles de traite à Montréal aux XVIIe et XVIIIe siècles. Université de Montréal, 2006. 124 p.
WOODWARD, Arthur. Indian trade goods. Oregon Archaeological Society, publication, 2. Portland, Binfords & Mort, 1965. 38 p.