Laboratoire d'archéologie du Québec
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Hache de ceinture. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Hache de ceinture. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Hache de ceinture. Détail des poinçonsImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 14 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 166

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La hache de ceinture fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle correspond parfaitement aux haches dites « biscayennes », introduites en Amérique du Nord avec la traite des fourrures. Les trois poinçons constituent non seulement une marque connue sur ce type de hache, mais indiquent qu'il s'agit d'une grande hache biscayenne.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La hache de ceinture, datant du Régime français (1534-1760), est un objet lié à la guerre. Sa large tête est incomplète. L'angle supérieur de la tête est droit, tandis que son angle inférieur est aigu. La tête de hache est fixée à un manche court en bois de forme plate. Le manche, fragmenté et courbé, comporte des éclats. Sur un côté de la lame se trouvent trois poinçons en forme de croix. Ces derniers constituent non seulement une marque connue sur ce type de hache, mais sont également un indicatif de la taille de la hache. Trois tailles de hache étaient produites par les forgerons de Bayonne : les grandes, les moyennes et les petites. Les trois poinçons indiquent qu'il s'agit d'une hache biscayenne de grand format.

Cette hache de ceinture a été découverte en 1997 lors de fouilles subaquatiques dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave se situe au fond de l'anse aux Bouleaux, non loin de Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord, au Québec.

La grande majorité des haches des XVIe et XVIIe siècles sont produites dans la baie de Biscaye, et particulièrement à Bayonne. Même les Anglais vont commander des haches à Bayonne pour les besoins de la traite. Selon certains auteurs, la Compagnie de la Baie d'Hudson cherche à s'attirer les alliés commerciaux des Français lorsqu'elle s'implante dans la baie d'Hudson et la baie James. Dans cette optique, elle décide de s'approvisionner auprès des mêmes fournisseurs que les Français afin de disposer des mêmes haches de traite.

Les haches biscayennes sont très répandues dans l'espace atlantique et ont été retrouvées dans de nombreux postes de traite et sur des sites militaires et domestiques. Il s'en trouve notamment au fort Pengouet, au fort Michilimackinac et au poste de traite de Chicoutimi.

RÉFÉRENCES

BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.
BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
DUFOUR, Marie et Michèle JEAN. 1690, l'attaque de Québec... Une épave raconte. Montréal, Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2000. 78 p.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part I The Biscayan Axe ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no IV (2012), p. 6-18.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part II French Colonial-made Axes ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no V (2012), p. 6-15.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part III Casse-têtes (French Tomahawks) ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no VI (2012), p. 6-19.
LAPOINTE, Camille. Les outils de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 91. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. 123 p.