Laboratoire d'archéologie du Québec
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Grenade. Vue d'ensembleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grenade. Côté AImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grenade. Côté BImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grenade. PoudreImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 2001 > Sous-opération X > Lot 1 > Numéro de catalogue 18

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La grenade fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est associée à l'épave du navire Elizabeth and Mary (1690).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette grenade sphérique en fonte porte une cicatrice ou bavure de moule horizontale découlant de sa fabrication dans un moule en deux parties, à châssis et en sable. Elle est munie d'une fusée en bois dans laquelle s'insère la mèche. La grenade est remplie de poudre noire. Le poids de près de 2 livres de la grenade vide correspond à son calibre.

La grenade est une arme de courte portée projetée généralement à la main. Elle est pourvue d'une fusée en bois qui permet de déterminer le moment de son explosion. La fusée est garnie d'une mèche, dont les bouts émergent de la fusée à chaque extrémité. Le sommet de la mèche est allumé et le feu descend jusqu'à l'intérieur de la grenade, où il met le feu à la poudre qu'elle renferme. La poudre en feu explose et fait alors éclater la grenade en quelques fragments. Cette explosion a pour but de tuer sinon de blesser les ennemis qui se trouvent à proximité. Dans les combats navals, la grenade est employée lors des abordages, afin de repousser l'ennemi.

Les formes les plus anciennes de grenades remontent sans doute aussi loin que le bas Moyen Âge, peut-être même plus tôt. En fait, la grenade découle de l'utilisation de contenants de céramiques ou de tissus remplis de combustible et projetés contre les lignes ennemies.

Les formes les plus anciennes de grenades sont utilisées dans l'Empire byzantin autour du VIIe siècle de notre ère. Ces projectiles sont faits d'argile et remplis d'un liquide inflammable connu sous le nom de feu grégeois. La grenade a ensuite évolué avec la découverte de la poudre noire, qui est venue remplacer le feu grégeois. Cependant, l'un des ingrédients de la poudre noire, le salpêtre, fait déjà partie du mélange entrant dans la préparation du feu grégeois.

Essentiellement utilisé lors de batailles navales pour mettre le feu aux navires ennemis, le feu grégeois est utilisé lors de conflits terrestres et surtout lors de combats rapprochés avec des catapultes et des trébuchets.

Cette grenade a été découverte en 2001 sur le site de l'épave du Elizabeth and Mary, un navire ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord. Ce siège, entrepris en octobre par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec et la flotte rebrousse chemin avant l'arrivée de l'hiver.

RÉFÉRENCES

BRASSARD, Michel. « Québec, ville bombardée à l'été 1759 ». Archéologiques. No 17 (2004), p. 62-73.