Laboratoire d'archéologie du Québec
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Applique de manche de rasoir. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Applique de manche de rasoir. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Applique de manche de rasoir. Détail d'un ensemble de décorImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Applique de manche de rasoir. Détail d'un deuxième ensemble de décorImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 2001 > Sous-opération X > Lot 1 > Numéro de catalogue 8

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'applique de manche de rasoir fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle représente un indice de statut social. Le manche en bois, moins prestigieux qu'en ivoire, est associé aux miliciens. Les motifs hexagonaux, marques possiblement laissées par des pierres taillées et incrustées dans la chasse, seraient toutefois associés à la classe aisée.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'applique de manche de rasoir, fabriquée avant 1690, est liée aux objets de toilette servant à couper le poil. Fait en corne, l'objet comprend une chasse, aussi en corne, dont l'avers est convexe et l'endos, plat. La chasse comporte un trou à chaque extrémité : un pour mettre le rivet de fixation et l'autre, le pivot de la lame. L'extrémité où se trouvait le pivot de lame est arrondie et la surface de la chasse montre des signes d'usure avancée.

Cet artéfact appartient à un rasoir à lame escamotable. La chasse est droite, comme celle des nouveaux rasoirs droits à lame étroite apparus au cours des années 1680 en Hollande. La collection du Victoria and Albert Museum comporte quelques exemples de rasoirs droits de cette époque, dont certains sont faits d'ivoire ou d'os et d'argent. L'étroitesse du manche semble bien correspondre à ce nouveau type de rasoir.

La matière qui compose le rasoir est un indice du statut social de son propriétaire. Les rasoirs en ivoire sont les plus chers, suivis des rasoirs en corne ou en os. Les rasoirs en bois sont associés à la classe populaire.

Cette applique de manche de rasoir a été découverte en 2001 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

Deux rasoirs droits font partie de la collection archéologique de référence du Québec, l'un est fait d'os et d'argent et l'autre, de corne.

RÉFÉRENCES

BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
FISHER, Will. « The Renaissance Beard: Masculinity in Early Modern England ». Renaissance Quarterly. Vol. 54, no 1 (2001), p. 155-187.