Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible. Paroi externeImage
Photo : Daphnée Bouchard 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) MRC de Roussillon
Fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible. Paroi interneImage
Photo : Daphnée Bouchard 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) MRC de Roussillon
Fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible. DessinsImage
Photo : 2004, © Marie-Hélène Daviau

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFi-23 > Opération 2 > Sous-opération B > Lot 13 > Numéro de catalogue 74

Contexte(s) archéologique(s)

Commercial
Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible de type « micmac » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il est représentatif des pipes de ce type dotées d'un fourneau globulaire présentant un décor fait de bandes de triangles.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible est fort probablement de fabrication autochtone et pourrait dater de la fin du XVIIe siècle.

Les pipes à tuyau amovible, comme celle dont faisait partie ce fragment, sont en usage de la deuxième moitié du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle. Ce type devient commun au XVIIIe siècle et sa popularité est à son apogée entre 1740 et 1770.

L'objet montre une forme et un décor courants. En effet, les pipes avec fourneau globulaire portant des motifs de triangles hachurés constituent un modèle répandu durant le Régime français, vraisemblablement connu par plusieurs fabricants. Ce type de pipe est un objet commercial utilisé lors d'occasions de traite. Les motifs de triangles à champ hachuré sont également présents sur des vases et d'autres objets associés à la culture autochtone.

La pipe sert à la consommation de narcotiques tels que le tabac ou d'autres mélanges. Elle joue aussi un rôle dans les rituels politiques et commerciaux, notamment lors de la traite des fourrures. Dans certains cas, l'objet permet à son propriétaire d'afficher son appartenance à un groupe culturel particulier.

Ce fragment a été mis au jour au début des années 2000 sur un terrain situé dans le Vieux-La Prairie, en bordure de la rue Saint-Ignace. L'objet provient d'un contexte archéologique associé à une fosse à déchets datant de la fin du XVIIe siècle. Il a été découvert en même temps que plusieurs autres artéfacts d'origine européenne et autochtone, dont plusieurs sont associés à la traite des fourrures.

Durant le dernier quart du XVIIe siècle, le terrain en question appartient à François Rouannais (1628-1688). Plusieurs membres de la famille de Rouannais sont liés à la traite des fourrures, dont son gendre Étienne Bisaillon (vers 1665-1697). Par ailleurs, le dépôt archéologique d'où provient ce fragment de pipe est associé à une structure qui aurait servi d'entrepôt ou de débarras aux occupants ou à leur famille rapprochée impliquée dans la traite des fourrures.

Des pipes semblables à ce fragment ont été trouvées sur d'autres sites archéologiques du Québec, dont l'hôtel Montréal à La Prairie ainsi que la maison Jean-Maillou et le parc de l'Artillerie à Québec.

RÉFÉRENCES

DAVIAU, Marie-Hélène. La pipe en pierre dans la société canadienne des XVIIe, XVIIIe, et XIXe siècles. Cahiers d'archéologie du CELAT, 26. Québec, CELAT, 2009. 307 p.