Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Bouteille à médicament. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. FaceImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-174 > Opération 1B > Couche stratigraphique 2 > Numéro de catalogue 1715

Contexte(s) archéologique(s)

Cave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à médicament a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la diversité des bouteilles pharmaceutiques offertes sur le marché aux XIXe et XXe siècles.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à médicaments en verre teinté régulier de couleur verte est soufflée au moule vertical du corps en deux parties avec la base séparée, au cours des XIXe et XXe siècles, possiblement à Philadelphie aux États-Unis. Les inscriptions moulées en relief sur le corps de la bouteille en identifient le fabricant, Dr Kline, ainsi que le contenu, un remède pour les nerfs.

La bouteille à médicament contient à l'origine un remède pour le système nerveux, fabriqué par le Dr R. H. Kline. Il contient essentiellement du bromure d'ammonium, du bromure de potassium et du bromure de sodium. Il est utilisé pour traiter les crises d'épilepsie, les spasmes et toutes les maladies reliées aux nerfs. Une publicité indique que la compagnie Dr R. H. Kline, Ld. , fondée en 1871, est située au 931 Arch Street à Philadelphie. Pendant un moment, une bouteille à deux dollars est envoyée gratuitement à ceux qui écrivent au Dr Kline.

Cependant, selon un rapport de 1915, il semblerait que le Dr R. H. Kline soit un charlatan. Bien qu'il vende effectivement ce médicament à Philadelphie à la fin du XIXe siècle, le rapport mentionne que Kline est mort à ce moment-là. De plus, l'adresse enregistrée pour cette compagnie pour acheter le médicament (45–47 East Twentieth Street, New York) est la même que celle de la « Lexington Drug and Chemical Company ». Dans ce même rapport, le remède pour les nerfs du Dr Kline est comparé avec le « Dr. Waterman's Tonic Restorativ » de Lexington et après analyse du contenu de chacun, ils se sont avérés identiques. Il est donc incertain si cette bouteille est le résultat de la production du « vrai » Dr Kline d'avant 1914, ou si elle est produite par la Lexington Drug and Chemical Company après 1914. Les informations concernant le contenu de cette bouteille et son utilisation proviennent des analyses du rapport de 1915.

De plus, dans un rapport de 1911, la compagnie est reconnue coupable de mauvais étiquetage de son produit, allant à l'encontre des mesures établies par la « Food and Drugs Act » de 1906. Les propos tenus sur les étiquettes et publicités sont faux et fallacieux. Les doses recommandées pour l'utilisation de ce médicament peuvent également sérieusement nuire au patient, qui croit guérir de façon permanente ses symptômes d'épilepsie.

La bouteille à médicaments est mise au jour en 1974 sur le site de la maison Dupont-Renaud, située dans l'arrondissement historique de Place-Royale, à Québec. Nicolas Dupont (vers 1632-1716), membre du Conseil souverain, garde des Sceaux et seigneur de Neuville, acquiert ce terrain en 1662 et y érige une maison en 1686, qui sera détruite au cours du siège de Québec (1759). Jean Renaud (vers 1734-1794), négociant et grand voyer, fait construire une nouvelle demeure sur les fondations de l'ancienne maison en 1768. La maison est surhaussée et dotée d'un toit mansardé en 1870. La demeure accueille de nombreux locataires entre 1850 et 1915. La maison Jean-Renaud est classée en 1964. Au cours du chantier de restauration de Place-Royale, l'immeuble retrouve son apparence de la fin du XVIIIe siècle.

RÉFÉRENCES

JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm
MILLER, George L. et Catherine SULLIVAN. « Machine-Made Glass Containers and the End of Production for Mouth-Blown Bottles ». Historical Archaeology. Vol. 18, no 2 (1984), p. 83-96.