Laboratoire d'archéologie du Québec
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Soucoupe. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Soucoupe. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Soucoupe. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-61 > Opération 1 > Sous-opération L > Numéro de catalogue 23

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La soucoupe a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un exemple de soucoupe du XVIIe siècle ornée d'un décor de type « kraak » de l'époque Wanli.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La soucoupe en faïence blanche de grand feu est fabriquée aux Pays-Bas vers la fin du XVIIe siècle, car son décor d'inspiration chinoise peint en camaïeu bleu rappelle les productions hollandaises de cette époque. La forme de l'objet, ainsi que son ornementation, sont inspirées des porcelaines de Chine. Les motifs de type « kraak » ornant cette soucoupe, prisés en Europe tout au long du XVIIe siècle, sont développés sous le règne de l'empereur Wanli (1572-1620), et leur production cesse en 1644. Elle est ensuite reprise au Japon jusqu'à la fin du siècle.

La soucoupe est une petite assiette accompagnant et recevant une tasse ou un gobelet. Cette forme apparait avec l'introduction des boissons exotiques comme le chocolat, le café et le thé. Au milieu du XVIIe siècle, la mode du chocolat atteint la France depuis l'Espagne. Il se consomme chaud au déjeuner, mélangé à des épices telles du poivre, de la muscade et de la cannelle. Au début du siècle suivant, le chocolat est remplacé par le café.

Compte tenu de son ancienneté, il se peut que cette soucoupe soit acquise par Charles Perthuis (1664-1722), riche marchand décédé en 1722 dans sa maison du secteur de Place-Royale, à Québec.

L'artéfact est mis au jour en 1975 dans les latrines de la maison Perthuis, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique daté entre 1699 et 1750. Construite par les Sulpiciens en 1644, la maison abrite d'abord un magasin, détruit lors de l'incendie de la Basse-Ville en 1682. Une nouvelle maison est érigée sur les ruines, et est plus tard vendue au marchand Charles Perthuis en 1699. Le bâtiment change ensuite périodiquement de propriétaire et de vocation et fait l'objet de diverses rénovations. Entre 1970 et 1973, le ministère des Affaires culturelles acquiert le bâtiment, pour le céder plus tard à des propriétaires privés.

La soucoupe présente un décor similaire à celui d'un gobelet retrouvé au même endroit. La présence d'une soucoupe et d'un gobelet pour la consommation de boissons chaudes exotiques témoigne de l'aisance matérielle de la famille Perthuis.

RÉFÉRENCES

GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
LAPOINTE, Camille. Trésors et secrets de Place-Royale : aperçu de la collection archéologique. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1998. 217 p.